Quatre ans de tournage, 75 expéditions, 18 caméras sous-marines,
plus de 50 sites visités, la collaboration de près de 200
scientifiques et 80 mio de fr. de budget. Des chiffres vertigineux
qui sont à mettre au crédit du film " Océans ", de Jacques Perrin.
Après les insectes de "Microcosmos" et les oiseaux du "Peuple
migrateur", le cinéaste propose une sublime plongée dans les
ultimes sanctuaires marins de la planète, au cœur d'un univers
aussi obscur que fascinant.
Chefs-d'oeuvre aquatiques de la nature, espèces rares et menacées,
vagues, rochers et embruns, rien ne manque à cette ode au monde de
la mer qui n'a rien à envier au "Monde du Silence" de J.Y.Cousteau
en 1956.
Des techniques de tournage inédites
"Océans" n'est pourtant pas un
documentaire animalier mais un opéra sauvage. Grâce à une débauche
de moyens techniques inédits (dont un caisson hydrodynamique conçu
par une société genevoise), Perrin dévoile les personnalités des
créatures de la mer en les filmant au plus près, permettant ainsi
aux spectateurs de devenir "poisson au milieu des poissons".
Outre le fait de révolutionner le cinéma du genre, le film
s'interroge aussi sur l'empreinte de l'homme sur la vie sauvage.
Mais contrairement à "Home" de Yann Arthus-Bertrand en 2009, point
de discours catastrophiste sur l'écologie et l'environnement.
Car Jacques Perrin préfère convaincre les gens de l'importance de
protéger la Terre et les océans en les émerveillant, tout comme
Cousteau le souhaitait avant lui. Mission accomplie en toute
beauté.
Disney ne s'emmêle pas les pinceaux
Rois du cinéma familial durant des
décennies, les "dessins animés" de Disney se sont fait voler la
vedette ces dernières années par l'avènement des films en images de
synthèse. Au grand dam des nostalgiques qui rêvent encore des vieux
classiques au crayon de l'Oncle Walt.
Ron Clements et John Musker, déjà auteurs de "La petite sirène" ou
"Aladdin" ont donc décidé de revenir aux sources de la légende
Disney, estimant que pinceaux et papier avaient encore leur place
aux côtés des souris et des PC.
Il en résulte " La princesse et la grenouille ", un conte de fées jubilatoire, le
1er à être américain puisqu'il se déroule dans l'atmosphère jazzy
de la Nouvelle-Orléans des années 20.
La princesse devient une rainette
"La princesse et la grenouille", 49e long-métrage d'animation de
Disney, raconte l'histoire de Tiana, une jeune black dynamique (la
première héroïne noire de la firme!) qui rêve d'ouvrir le plus beau
restaurant de la Nouvelle-Orléans. Mais les problèmes n'en
finissent plus de surgir.
Elle rencontre un jour le prince Naveen, transformé en batracien
par l'infâme sorcier Dr Facilier et qui la persuade de lui donner
un baiser pour retrouver sa forme humaine. Hic: en l'embrassant,
c'est Tiana qui devient à son tour une rainette... Les deux
grenouilles vont alors essayer de conjurer le mauvais sort au fil
d'un voyage plein de surprises dans les bayous cajuns...
On l'aura compris, même si la fin est "téléphonée", ce conte
musical qui mélange jazz et sorcellerie vaudou, est un enchantement
pour les yeux et les oreilles et saura plaire à un très large
public.
Le destin vu par un réalisateur neuchâtelois
Un accident. Le croisement mal
négocié entre une voiture et une moto. Le croisement surtout de
plusieurs destins. Celui d'un couple en déliquescence, d'un jeune
homme désabusé, d'une jeune femme qui cherche l'aventure et d'un
vieil homme qui entre en résistance.
C'est la trame de " Plus là pour personne ", le 1er long-métrage du réalisateur
neuchâtelois Jean-Laurent Chautems. Une fable moderne, radicale et
sombre, rythmée par la musique du groupe neuchâtelois Kera.
Le film, présenté aux Journées de Soleure en première suisse, se
veut un regard critique et sans concession sur le renoncement de
vivre et les interdits "auxquels on préfère trop souvent se
soumettre". A noter que le réalisateur assistera ces prochaines
semaines à plusieurs projections dans les salles de Suisse
romande.
Par Christine Talos
L'agenda cinéma
Les sorties du 27 janvier:
"Oceans", documentaire de Jacques Perrin & Jacques Cluzand
"Plus là pour personne", de Jean-Laurent Chautems. Avec Yvon Back et Caroline Gasser.
"Le refuge", de François Ozon. Avec Isabelle Carré et Louis-Ronan Choisy.
"La princesse et la grenouille", dessin animé de Walt Disney.
Les sorties du 3 février:
"Brothers", de Jim Sheridan. Avec Jake Gyllenhaal, Natalie Portman, Tobey Maguire
"Pepperminta", de Pipilotti Rist. Avec Ewelina Guzik, Sven Pippig, Sabine Timoteo
"Sherlock Holmes", de Guy Ritchie; Avec Robert Downey Jr., Jude Law, Rachel McAdams
Les infos ciné de la semaine
Le réalisateur américain Tim Burton sera le président du prochain Festival de Cannes, du 12 au 23 mai. C'est la première fois qu'un cinéaste venu de l'animation occupera ce siège. Le Californien, qui est aussi illustrateur, peintre et photographe, est l'un des créateurs les plus originaux d'Hollywood. Ses films, au style visuel très personnel, mêlent humour noir et poésie macabre, tels «Beetlejuice» (1988), «Batman» (1989), «Edward aux mains d'argent» (1990) ou encore le gothique «Sweeney Todd» (2007). A Cannes, Tim Burton succède à l'actrice française Isabelle Huppert, présidente du jury l'an dernier.
"Avatar", la super-production en 3D de James Cameron, a gardé la tête du box-office nord-américain au cours du week-end, cumulant plus de 551 millions de dollars de recettes après six semaines sur les écrans, selon des chiffres publiées le 25 janvier. Le film, qui a coûté plus de 500 millions de dollars a amassé depuis sa sortie 551,7 millions de dollars en Amérique du Nord. "Avatar" a d'ores et déjà battu le dernier Batman, "The Dark Knight - Le Chevalier noir" (533,3 millions) et se rapproche à grands pas de "Titanic" (600,8 millions), le plus gros succès de tous les temps, également signé James Cameron.
Le comédien Roger Pierre s'est éteint le 23 janvier des suites d'une longue maladie à l'âge de 86 ans. L'humoriste avait formé avec Jean-Marc Thibault un duo parmi les plus populaires du théâtre français, régnant sur le petit écran durant les années 70 dans "Les maudits rois fainéants" et "Les z'heureux rois z'Henri".
A quelques jours de l'annonce des nominations pour les Oscars, le 2 février prochain, Jeff Bridges, Sandra Bullock et toute l'équipe d'``Inglorious Basterds» ont été récompensés le 23 janvier lors de la 16e cérémonie de remise des prix de la Screen Actors Guild (SAG), le syndicat des acteurs américains, à Los Angeles. Jeff Bridges a remporté le prix du meilleur acteur pour son rôle de chanteur de country music dans «Crazy Heart», tandis que
Sandra Bullock a reçu celui de la meilleure actrice, pour «The Blind Side», dans lequel elle incarne une mère de famille opiniâtre qui soutient un jeune en difficulté, la future star de football américain Michael Oher. Les acteurs d'``Inglorious Basterds» de Quentin Tarantino ont reçu le prix de la meilleure interprétation collective, Christoph Waltz étant en outre distingué par le prix du meilleur second rôle masculin, comme aux Golden Globes.