Rien ne fait obstacle à une décision de l'Office fédéral de la
justice concernant l'extradition de Roman Polanski, explique
Eveline Widmer-Schlumpf au Matin Dimanche. Le 22 janvier dernier,
un juge de Los Angeles a en effet refusé que le cinéaste soit jugé
par contumace, ce qui aurait rendu la procédure d'extradition
caduque.
Pas question de marchander
Une fois le feu vert à l'extradition donné, les avocats du
cinéaste ont la possibilité de faire recours auprès du Tribunal
pénal fédéral, puis du Tribunal fédéral. La procédure pourrait
ainsi "encore se prolonger un moment", explique la ministre de la
justice.
Interrogée sur l'éventualité que l'affaire Polanski ou l'accueil
des prisonniers Ouïgours de Guantanamo puissent avoir une influence
sur le dénouement de l'accord UBS aux Etats-Unis, la ministre
répond qu'elle n'a pas pour habitude de mélanger les dossiers, ni
de marchander "comme dans un souk".
ats/sbo
Rappel de l'affaire
Roman Polanski, 76 ans, a été arrêté le 26 septembre à Zurich sur mandat d'arrêt américain.
En mars 1977, Roman Polanski, alors âgé de 43 ans, et déjà réalisateur mondialement reconnu, avait eu une relation sexuelle avec une jeune fille alors âgée de treize ans, en marge d'une séance de photographie chez l'acteur Jack Nicholson.
Au cours de son procès pour viol, Roman Polanski avait plaidé non coupable avant de changer de stratégie et de reconnaître le détournement de mineure.
Mais le cinéaste s'était finalement enfui des Etats-Unis en 1978 avant le prononcé de sa sentence, craignant d'être lourdement condamné en dépit de ses aveux. Il n'est jamais retourné aux Etats-Unis depuis.
En décembre dernier, une cour d'appel californienne avait rejeté la demande d'abandon des poursuites déposée quelques semaines plus tôt par les avocats du réalisateur. Les hommes de loi dénonçaient de graves erreurs de procédure au moment des faits.