Kieran Hebden, aka Four Tet , est un génie de la musique électronique.
Quiconque en doute pourra s'en convaincre en allant acheter sa
dernière galette, "There is Love in You", véritable chef-d'oeuvre
de justesse et de simplicité.
Le morceau d'ouverture, "Angel Echoes", porte bien son nom. Des
beats réguliers sur lesquels vient se greffer une boucle vocale
enivrante, et Four Tet réinvente tout simplement la house...
La suite est du même acabit. Le premier single, "Love Cry", offre
neuf minutes de musique extatique, tandis que "Circling" nous
transporte grâce à sa mélodie répétitive et son final
renversant.
Que du bonheur, ou presque
Mais Four Tet sait aussi faire bouger
les têtes. Avec "Sing", il quitte ainsi les sphères éthérées de
l'esprit pour épouser les battements du coeur.
Tous les morceaux semblent dotés d'une vie propre, comme "This
Unfolds", où les notes s'enchaînent, où la musique se déplie, où
chaque son mène naturellement au suivant. Et Four Tet de clore
l'album en revenant à son style de prédilection, mêlant l'électro
au folk, avec "She Just Likes to Fight".
Au final, Kieran Hebden, également guitariste dans le groupe de
post-rock Fridge, offre un album de toute beauté. Seule ombre au
tableau, le côté répétitif de "There is Love in You" peut lasser à
la longue. Mais, à dose raisonnable, c'est que du bonheur!
Quand la finesse change tout
"One Life Stand", c'est 10 titres d'une
profonde cohérence livrés par les maîtres de l'électro-pop,
Hot Chip . Menés par Alexis Taylor
et Joe Goddard, les orfèvres du synthé caressent nos sens avec des
mélodies douces ou toniques.
Un peu moins de finesse, et on aurait pu parler de soupe musicale.
Mais Hot Chip maîtrise son sujet, et ce 4e album ne tombe jamais
dans la mièvrerie. Exemple: "Slush".
Après 10 secondes, on a l'affreuse impression d'entendre une
mauvaise ballade de Noël. Pourtant, si on se garde de zapper trop
vite, on se prend presque à rêver d'un "Christmas album" signé Hot
Chip...
Dansant et relaxant
Dans "One Life Stand", Hot Chip multiplie les influences: les
eighties avec "Thieves in the Night" et "Hand me Down your Love",
la dance des années 90 (en mieux) avec "I Feel Better"...
Bien entendu, tout n'est pas parfait. Les morceaux pèchent parfois
par manque d'originalité ou d'inventivité. Le quintette londonien a
en effet mis de côté les vélléités expérimentales dont il faisait
preuve auparavant pour rendre une copie plus accessible. Plus
formatée, diront les puristes.
"One Life Stand" n'en demeure pas moins un très bon album, capable
de nous faire danser comme de nous relaxer.
Nirvana au-delà du destin tragique
Le 8 avril 1994, le corps sans vie de Kurt
Cobain était retrouvé dans sa maison à Seattle. Moins de deux ans
plus tôt, le 30 août 1992, alors que Nirvana était au sommet de sa
gloire, le groupe donnait un concert au Reading Festival , un show considéré comme
cultissime.
Il a fallu attendre plus de 15 ans pour que ce document
historique, longtemps vendu en bootleg, soit enfin disponible en
version officielle masterisée. On y retrouve toute l'énergie de
Nirvana.
On y découvre surtout une facette moins connue du trio grunge, un
sentiment de joie, une étonnante complicité, bien loin de la
légende tragique.
Didier Kottelat
Les autres albums attendus
Sade, "Soldier Of Love" (5 février)
Westlife, "Where We Are" (5 février)
Usher, "Raymond Vs. Raymond" (5 février)
Emmanuelle Seigner, "Dingue" (5 février)
Pierpoljak, "Légendaire sérénade" (8 février)
Massive Attack, "Heligoland" (8 février)
Lunik, "Small Lights In The Dark", (12 février)
Peter Gabriel, Scratch My Back/Another Tongue (15 février)
UB40, "Labour Of Love IV" (15 février)
Quentin Mosimann, "Exhibition" (15 février)
Sophie Zelmani, "I Am The Rain" (19 février)
Two Door Cinema Club, "Tourist History" (19 février)
Jacques Higelin, "Coup de foudre" (22 février)
Broken Bells avec Brian Burton de Gnarles Barkley (26 février
Krokus, "Hoodoo" (26 février)
Tom McRae, "The Alphabet of Hurricanes" (26 février)
L'info musicale de la semaine
Beyonce a triomphé dimanche aux Grammy Awards, raflant six des prestigieuses récompenses de la musique populaire américaine. Sa jeune rivale country-pop Taylor Swift est quant à elle repartie avec le trophée phare de l'album de l'année.
A 28 ans, la reine du R&B a obtenu la récompense de la chanson de l'année pour "Single Ladies (Put a Ring on It)", confirmant son statut de grande favorite lors de cette 52e nuit des Grammys, pour laquelle elle avait été sélectionnée dix fois.
Son album "I am... Sasha Fierce" a cependant dû s'incliner devant "Fearless", de Taylor Swift qui, à 20 ans, avait été sélectionnée huit fois. En plus de l'album de l'année, cette dernière remporte trois récompenses.
Ni Taylor Swift ni Beyonce n'ont obtenu la reconnaissance du disque "single", qui est allée au groupe Kings of Leon pour son tube "Use Somebody".
Lady Gaga, qui était en course dans toutes les grandes catégories, a finalement dû se contenter du meilleur disque "dance" pour son tube "Poker Face" et du meilleur album dans la même catégorie pour "The Fame".
Côté français, la soirée a été réussie pour les Versaillais de Phoenix, qui ont remporté le prix du meilleur album alternatif pour "Wolfgang Amadeus Phoenix" sorti en mai dernier et très bien accueilli par la critique en France comme à l'étranger.
Leur compatriote, le DJ David Guetta, a décroché la victoire dans la catégorie du meilleur enregistrement dance pour son tube "When love takes over".