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La 60e Berlinale s'achève ce soir

Les acteurs Pierce Brosnan, Olivia Williams et Ewan McGregor lors de la première de "Ghost Writer".
Les acteurs Pierce Brosnan, Olivia Williams et Ewan McGregor lors de la première de "Ghost Writer".
Grâce à son thriller "The ghost-writer" le réalisateur Roman Polanski, dont l'ombre a plané sur la 60e Berlinale, était l'un des favoris pour l'Ours d'or décerné ce samedi soir au terme d'une édition anniversaire souvent jugée terne.

Il était difficile, au terme d'une compétition dont aucun des 20
titres n'a révélé de cinéaste ou même suscité de fort engouement,
de deviner quel film pourrait être distingué par le jury présidé
par l'Allemand Werner Herzog lors de la cérémonie qui doit
commencer à 20h00.

"The ghost-writer" préféré des critiques

"Le festival du film de Berlin a pour habitude
mi-rafraîchissante, mi-incompréhensible, de primer des films que
personne ne donnerait gagnants", ironise le journaliste Tim Robey,
du quotidien britannique le Daily Telegraph. "Avec Werner Herzog
comme président du jury, tous les paris sont ouverts",
estime-t-il.



La compétition où ont primé les chroniques intimistes, à rebours
de la réputation de festival "engagé" de Berlin, a été jugée
"terne" par le quotidien espagnol El Pais et "ennuyeuse" par le
magazine américain Variety.



Montré tôt à la Berlinale, en l'absence de son réalisateur assigné
en résidence à Gstaad (BE) dans l'attente d'une éventuelle
extradition vers les Etats-Unis pour une affaire de moeurs datant
de 1976, "The ghost-writer" était l'un des préférés des critiques
tant internationaux, réunis par le magazine Screen, qu'allemands,
sondés par le quotidien Der Tagesspiegel.



Nombre de critiques ont jugé qu'à 76 ans, le réalisateur de
"Rosemary's baby" et "Chinatown" avait retrouvé sa forme d'antan.
Tiré d'un roman de Robert Harris, "The ghost-writer" suit Ewan
McGregor en "nègre" littéraire d'un ex-Premier ministre britannique
interprété par Pierce Brosnan.

Deux films russe et roumain se détachent

Deux autres films se sont détachés: "How I Ended This Summer" du
Russe Alexei Popogrebsky, où un conflit entre deux météorologues
envoyés sur une île perdue de l'océan Arctique dégénère, et "If I
Want to Whistle, I Whistle" du Roumain Florin Serban, portrait d'un
délinquant en maison de correction.



Plutôt bien reçus eux aussi : "Honey" du Turc Semih Kaplanoglu, le
portrait d'un petit garçon mutique dont le père apiculteur se tue
dans la forêt et "On the path" de la Bosniaque Jasmila Zbanic, Ours
d'or 2006 pour "Grbavica". "On the path", où un homme adopte un
islam fondamentaliste qui l'éloigne de sa compagne, met en exergue
les dangers d'un repli religieux en Bosnie.



Présentés vendredi, "Mammuth" des Français Benoît Delépine et
Gustave Kervern a fait rire, tandis que "The killer inside me" de
Michael Winterbottom choquait par son ultra-violence.



D'autres films ont tantôt divisé, tantôt déplu. Parmi eux, la
grosse production "Le Juif Süss" d'Oskar Roehler a été jugé
spectaculairement raté et peu honnête sur le plan historique,
tandis que "Shahada" du germano-afghan Burhan Qurbani, 29 ans, a
été vu comme donnant une image caricaturale de la foi de trois
jeunes musulmans berlinois.

Affleck et Depardieu au coude à coude

Le prix d'interprétation masculine pourrait aller à l'Autrichien
Andreas Lust, aux Suédois Jacob Cedergren et Stellan Skarsgard, à
l'Américain Casey Affleck ou encore au Français Gérard
Depardieu.



Côté féminin, se sont distinguées la Chinoise Lisa Lu, l'Argentine
Maria Onetto, la Suédoise Lene Maria Christensen ou la Bosniaque
Zrinca Cvitesic.



Le jury comprend trois actrices, l'Américaine Renée Zellwegger, la
Chinoise Yu Nan et l'Allemande Cornelia Froboess, mais aussi la
réalisatrice italienne Francesca Comencini, l'écrivain somalien
Nuruddin Farah et le producteur espagnol José Maria Morales.



afp/ant

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La sélection

Voici la liste des 26 films de la sélection officielle:

"Tuan Yuan" (Apart Together), de Wang Quan'an, Chine (film d'ouverture).

"Bal" (Miel), de Semih Kaplanoglu, Turquie/Allemagne.

"Caterpillar", de Koji Wakamatsu, Japon.

"En familie" (Une Famille), de Pernille Fischer Christensen, Danemark.

"En ganske snill mann" (A Somewhat Gentle Man), de Hans Petter Moland, Norvège.

"Eu cand vreau sa fluier, fluier" (Si je veux siffler, je siffle), de Florin Serban, Roumanie/Suède.

"The ghost writer", de Roman Polanski, France/Allemagne/Royaume-Uni.

"Greenberg", de Noah Baumbach, Etats-Unis.

"Howl", de Rob Epstein, Etats-Unis.

"Jud Süss - Film ohne Gewissen" (Jew Suss - Rise and Fall), d'Oskar Roehler, Autriche/Allemagne.

"Kak ya provel etim letom" (How I ended this summer), d'Alexei Popogrebsky, Russie.

"The killer inside me", de Michael Winterbottom, Royaume-Uni.

"Mammuth", de Benoît Delépine et Gustave de Kervern, France.

"Na putu" (On the path), de Jasmila Zbanic, Bosnie/Autriche/Allemagne/Croatie.

"Der Räuber" (Le Braqueur), de Benjamin Heisenberg, Autriche/Allemagne.

"Rompecabezas" (Puzzle), de Natalia Smirnoff, Argentine/France.

"San qiang pai an jing qi" (A woman, a gun and a noodle shop), de Zhang Yimou, Chine.

"Shahada" (Faith), de Burhan Qurbani, Allemagne.

"Shekarchi" (The Hunter), de Rafi Pitts, Allemagne/Iran.

"Submarino", de Thomas Vinterberg, Danemark.

Hors compétition:

"Exit through the gift shop", de Banksy, Royaume-Uni.

"The kids are all right", de Lisa Cholodenko, Etats-Unis/France.

"My name is Khan", de Karan Johar, Inde.

"Otouto" (About her brother), de Yoji Yamada, Japon (film de clôture).

"Please give", de Nicole Holofcener, Etats-Unis.

"Shutter island", de Martin Scorsese, Etats-Unis.