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Sorties ciné: John Travolta la boule à zéro

Un John Travolta méconnaissable dans "From Paris With Love".
Un John Travolta méconnaissable dans "From Paris With Love".
John Travolta en agent secret complètement dingue et la boule à zéro et Colin Firth en homosexuel en deuil sont à la carte cette semaine dans les salles. "Ensemble c'est trop", le dernier film de Jocelyn Quivrin avant sa tragique disparition, est également sorti en salle.

Fans de "Grease" passez votre chemin! Si vous adorez le John
Travolta danseur, "From Paris With Love" va vraiment vous surprendre. On était
habitué à voir l'acteur entrer dans des looks particuliers pour ses
rôles, mais il est ici rendu complètement méconnaissable.



Pour son troisième film après "Banlieue 13" et "Taken", le
réalisateur français Pierre Morel a voulu un Travolta fantasque et
exubérant: bouc, crâne rasé, anneau à l'oreille, grosse chaîne
autour du cou et veste en cuir, Olivia Newton-John en avalerait sa
jupette...



Surtout si l'on sait que Travolta campe un agent secret grossier
et violent, si ce n'est totalement agité du bocal.

La brute et de l'agneau

Avec Luc Besson au scénario, "From Paris
With Love" ne va pas très loin dans la réflexion, mais ça déglingue
de partout pour devenir un polar divertissant. Ce long-métrage vaut
surtout par la rencontre entre le fêlé Wax (Travolta) et le gentil
Reese (Jonathan Rhys-Meyers, vu par exemple dans "Match Point" ou
"Les Tudors").



James Reese, assistant à l'ambassade des Etats-Unis à Paris, rêve
d'une vie à la James Bond. Il va être servi avec une délicate
mission secrète et un partenaire incontrôlable qu'il doit déjà
extirper du services des douanes.



Le film n'échappe malheureusement pas aux stéréotypes du genre:
les Chinois trafiquants, les dealers de banlieue, les longues
poursuites en voiture ou la tentative d'attentat terroriste.

Virage à 180 degrés pour Tom Ford

On a pris ces derniers temps l'habitude de
voir le cinéma investir la mode (avec notamment deux films sur Coco
Chanel), mais il est plus rare d'assister au contraire. C'est
pourtant le pari de l'influent couturier américain Tom Ford, qui
choisit à 48 ans de délaisser les podiums pour goûter à la
caméra.



Celui qui a déjà touché au grand écran en créant les costumes de
"Quantum of Solace" sort "A Single Man" , un drame oscillant entre élégance et
déchirure. Tom Ford s'est librement inspiré du roman éponyme de
Christopher Isherwood en 1964 pour écrire le scénario, ajoutant çà
et là de touches autobiographiques.

Ou comment exacerber la sensibilité

"A Single Man" est tout d'abord le drame de George, un prof
d'université homosexuel ravagé par la mort de son compagnon dans un
accident. Ce rôle a valu un prix d'interprétation à Venise à Colin
Firth, un habitué du drame romantique ("Love Actually",
"Shakespeare in Love" ou le fameux Mark Darcy de "Bridget
Jones").



Proche du suicide et incapable d'envisager un avenir, George
compte heureusement sur le soutien de sa meilleure amie un peu
portée sur le gin pour remonter la pente. Celle-ci est interprétée
par une Julianne Moore toujours aussi sublime.



Toutefois, jusqu'à ce que le héros commence de nouveau à savourer
la vie, il faudra amonceler les paquets de mouchoirs.

Film posthume pour Jocelyn Quivrin

Troisième film de Léa Frazer,
"Ensemble c'est trop
" est avant
tout un dilemme entre joie et tristesse. Joie, car c'est une
comédie familiale des plus classiques. Et tristesse parce que l'un
des acteurs principaux, Jocelyn Quivrin, est décédé à 30 ans dans
un accident de voiture peu avant la sortie du film.



Mais toute l'équipe a voulu continuer, "pour voir Jocelyn une
dernière fois". L'acteur y interprète un père de famille qui voit
débarquer sa maman tout d'abord déprimée puis envahissante.



Ce film revisite le fossé générationnel qui sépare les parents
retraités désirant s'amuser et les enfants devenus parents, mais
totalement débordés par la vie.

La quinqua qui vire adolescente

Tout commence en pleine fête de famille quand Marie-France
(Nathalie Baye) découvre une petite culotte dans la poche de son
mari (Pierre Arditi). Cris, gifle et claquement de porte, la
quinquagénaire va vivre chez son fils et toute sa famille. On
apprend aussi que la maîtresse est enceinte, ça dégénère un peu
plus, façon vaudeville burlesque.



Et quand Marie-France se reprend enfin, grâce à un cousin farfelu
(Jacques Weber), c'est l'explosion. Entre joints et fiestas, elle
devient même une ado rebelle qui en plus se mêle de l'éducation des
mômes.



A noter aussi la présence remarquée de seconds rôles de qualité:
le toujours amène Eric Cantona et surtout Françoise Bertin,
inoubliable Paulette de "Ensemble c'est tout".



Frédéric Boillat

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L'agenda cinéma

Les sorties du 24 février:

"From Paris With Love", de Pierre Morel. Avec John Travolta, Jonathan Rhys-Meyers, Kasia Smutniak.

"Ensemble c'est trop", de Léa Fazer. Avec Nathalie Baye, Pierre Arditi, Jocelyn Quivrin, Eric Cantona, Jacques Weber.

"A Single Man", de Tom Ford. Avec Colin Firth, Julianne Moore.

"Liberté", de Tony Gatlif. Avec Rufus, Marie-Josée Croze, Marc Lavoine, James Thierrée.

Les sorties du 3 mars

"Shutter Island", de Martin Scorsese. Avec Leonardo DiCaprio, Ben Kingsley, Mark Ruffalo, Michelle Williams.

"The Ghostwriter", de Roman Polanski. Avec Pierce Brosnan, Ewan McGregor.

"Nine", de Rob Marshall. Avec Judi Dunch, Nicole Kidman, Penelope Cruz, Marion Cottillard, Kate Hudson, Fergie, Sophia Loren.

"Le coursier", de Hervé Renoh. Avec Michaël Youn, Géraldine Nakache.

"Verso", de Xavier Ruiz. Avec Carlos Léal, Laurent Lucas, Chloé Coulloud.

L'info ciné de la semaine

Martin Scorsese et Leonardo DiCaprio ont réalisé un premier week-end tonitruant au box-office nord-américain. "Shutter Island" a récolté plus de 40 millions de dollars sur deux jours.

Adaptation frissonnante du roman de Dennis Lehane, paru en 2003, cette enquête policière mêle paranoïa et fantastique avec un DiCaprio en "marshal" chargé d'enquêter sur une disparition dans un asile psychiatrique situé sur une île au large de Boston.

"Shutter Island", qui est le quatrième film associant le ticket Scorsese/DiCaprio après "Gangs of New York", "Aviator" et "Les Infiltrés", permet aux deux stars de Hollywood de réaliser chacun
leur meilleure première semaine au box-office.

Jusqu'à présent, le meilleur début pour Scorsese avait été "Les infiltrés" en 2006 avec 26,9 millions de dollars (21,7 millions d'euros) et "Arrête-moi si tu peux" pour DiCaprio en 2002 avec 30,1 millions de dollars (22 millions d'euros).

"Shutter Island" sort en salles la semaine prochaine en Europe.