Pascal Cotte, un ingénieur parisien, a fait partie d'une équipe
de scientifiques qui ont pu travailler sur la Joconde il y a trois
ans, explique-t-il au lendemain d'une exposition à San Francisco où
il a présenté son travail.
240 millions de pixels
Il a ainsi pu numériser le célèbre tableau avec sa caméra unique
au monde, capable d'obtenir une définition "inouïe" de 240 millions
de pixels, explique-t-il. La caméra permet de "décomposer le
spectre de la lumière à trois niveaux de profondeur de la couche
picturale, en treize mesures, des UV aux infrarouges",
dit-il.
Le résultat obtenu a pu ainsi montrer ce qu'il appelle les "24
secrets" de Monna Lisa, des détails qui n'étaient pas "forcément
inconnus des historiens de l'art mais révélés avec une précision
faramineuse, en une seule prise de vue", dit-il.
La célèbre Joconde avait ainsi des cils et des sourcils, dont le
pigment s'est peut être effacé avec le vieillissement de l'huile,
dit l'inventeur, qui a néanmoins découvert "la trace de cils
inférieurs".
La jeune femme montrait, dans une étape antérieure, un "sourire
plus marqué", portait de la dentelle blanche sur le bord de sa
robe, au niveau de la gorge, et s'appuyait sur un accoudoir.
Couverture sur les genoux?
Mais Pascal Cotte s'enorgueillit d'une vraie découverte, "la
raison de la position fléchie du poignet droit", dit-il. Pour
l'inventeur, Monna Lisa portait une couverture sur ses genoux,
révélée par une analyse virtuelle des pigments.
Sa société, "Lumière Technology", travaille actuellement sur une
autre toile de Léonard de Vinci, la "Dame à l'hermine" de Cracovie,
où il montrera les résultats de ses travaux le 12 novembre.
afp/tac
Sourire d'une mère?
En septembre 2006, une étude canadienne commandée par le Musée du Louvre, réalisée grâce à un système de balayage laser sophistiqué en trois dimensions, affirmait que le sourire mystérieux de Mona Lisa était celui d'une jeune mère qui vient d'avoir son 2e enfant.
L'étude avait permis de découvrir que la Joconde était enveloppée d'un «voile de gaze» fine et transparente, attaché à l'encolure du corsage, porté à l'époque par les femmes enceintes ou venant d'accoucher.
Selon les chercheurs, le tableau avait été peint pour commémorer la naissance du second fils de Mona Lisa. C'est une femme qui vient d'avoir un enfant, qui se tourne vers vous, vous fixe des yeux et sourit légèrement», selon eux.