Cérémonie parodique des prestigieux Oscars, les Golden
Raspberries Awards ont une fois de plus fait la part belle aux
navets d'Hollywood. Et si les premiers sont le point d'orgue d'une
carrière cinématographique, les "Razzies" (framboises) peuvent
aller jusqu'à détruire une réputation fragile.
"L'une des raisons d'exister des Razzies est de se moquer de
l'académie des Oscars qui se prend trop au sérieux", a observé le
fondateur des "Razzies" John Wilson lors de la cérémonie, qui s'est
déroulée dans un magasin de magie de Santa Monica, en Californie.
Depuis près de 30 ans, cette bouffonnerie cocasse a déjà récompensé
certaines perles du cinéma américain (voir
ci-contre).
Trois prix pour un rôle!
Lors de ce rendez-vous du mauvais goût du grand écran, Eddy
Murphy a réussi la performance inédite de rafler trois prix pour un
seul rôle: pire acteur, pire second rôle masculin et pire second
rôle féminin pour ses prestations dans "Norbit".
Dans ce film, qui est nommé dans la catégorie "meilleur
maquillage" aux Oscars, l'acteur interprète un mari très doux, mais
aussi son épouse insupportable et obèse et le propriétaire chinois
d'un orphelinat qui l'a élevé. "Dreamgirls" avait pourtant remporté
trois récompenses, dont une pour Eddy Murphy, aux derniers Golden
Globes.
L'an dernier, Eddie Murphy avait déjà subi un coup dur aux Oscars.
Nommé dans la catégorie "meilleur second rôle masculin" pour
"Dreamgirls", l'ancien flic de Beverly Hills était reparti
bredouille d'Hollywood.
Année galère pour Lindsay Lohan
De son côté, Lindsay Lohan a reçu deux trophées pour son double
rôle dans le thriller "I know who killed me". La starlette a obtenu
le "Razzie" de la pire actrice et celui du pire couple à l'écran.
Le film a en outre établi un nouveau record pour la cérémonie, avec
huit "récompenses", dont celles de pire film de l'année 2007, pire
réalisateur et pire scénario.
Ce long métrage a également remporté la "Framboise d'or" de la
pire excuse pour faire un film d'horreur. C'est le réalisateur
Chris Silverston qui doit être content de son oeuvre... Idem pour
Lindsay Lohan qui a vécu une année cauchemardesque: arrêtée deux
fois pour conduite en état d'ivresse et possession de drogue,
l'actrice a même fait un séjour d'un peu plus d'une heure en
prison!
Rare domination
Seul un "Razzie" a échappé à la razzia de "Norbit" et "I know
who killed me". "Nous n'avons jamais assisté à une telle domination
de deux films, au moins depuis les beaux jours de Sylvester
Stallone", a lancé John Wilson (l'acteur qui campe Rambo et Rocky a
d'ailleurs reçu en 1999 le "Razzie" du pire acteur du siècle). Le
dernier prix, celui de la pire suite, a ainsi été attribué à "Ecole
paternelle 2" avec Cuba Gooding Jr.
Au palmarès des pires films, "I know who killed me" succède
respectivement à "Basic Instinct 2" (2006), "Dirty Love" (2005) et
"Catwoman" (2004).
agences/boi
Framboise à 5 dollars
Créés en 1980, les Golden Raspberries Awards, affectueusement appelés "Razzies" (framboises), sont remis chaque année juste avant les Oscars.
Les trophées consistent en une fausse framboise de la taille d'une balle de golf posée sur une bobine de film Super 8, le tout peint en jaune doré.
La valeur de cette oeuvre est estimée à 4,97 dollars.
Les votants sont les membres de la Golden Raspberry Award Foundation.
Selon Wikipédia, le mot anglais "raspberry" est utilisé en référence à l'expression "blowing a raspberry", qui signifie faire un bruit de dérision semblable à celui de la flatulence...
Quelques perles
Bruce le requin a reçu le prix du pire acteur en 1987 pour son apparition dans les "Dents de la mer 4". Idem pour George W.Bush dans Fahrenheit 9/11 (2004). Les cinq Spice Girls ont reçu le pendant féminin en 1998 pour "Spice World".
Le prix de pire couple de l'année a été reçu notamment par Pamela Anderson et ses prothèses impressionnantes ("Barb Wire", 1996), Steven Seagal et sa guitare ("Menace toxique", 1997), Leonard Di Caprio et son jumeau ("L'homme au masque de fer", 1998) ou encore Mariah Carey et son décolleté ("Glitter", 2001).
Les pires révélations de l'année ont notamment été la version numérique de Godzilla ("Le retour de Godzilla", 1985), un anaconda animatronique ("Anaconda", 1997) ou les cheveux en brosse de Kevin Costner ("Bodyguard", 1992).