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Styles divers pour un Cully Jazz prometteur

Abiodun Oyewole, leader des rappeurs Last Poets, sera de la partie.
Abiodun Oyewole, leader des rappeurs Last Poets, sera de la partie.
Hip-hop, blues et jazz résument le 26e Cully Jazz Festival lancé ce vendredi. Si plusieurs grands noms ont répondu à l'invitation, d'Erik Truffaz aux rappeurs "The Last Poets", l'avenir de la manifestation est incertain.

Le festival, qui se poursuit jusqu'au 12 avril, accueillera
aussi les saxophonistes Charles Lloyd et Archie Shepp, le pianiste
Bugge Wesseltoft et le bluesman Mo Rodgers. Deux concerts se
joueront à guichets fermés: celui qu'Erik Truffaz et Malcolm Braff
donneront avec deux musiciens indiens (vendredi 11) et celui du
pianiste Moncef Genoud le samedi 12. En revanche, les organisateurs
annoncent l'annulation de la prestation de Baloji, un rappeur belge
d'origine congolaise.

Des stars et des concerts gratuits

Le concert de «The Last Poets» constitue un des événements du
festival. Le groupe new-yorkais créé en 1968 est emmené par un trio
de poètes activistes dont le talent oratoire va ravir les amateurs
de rap et de hip-hop le 12 avril. Au début de cette soirée, le
public va vibrer au slam des américains Celena Glenn et Seraphim
qu'accompagnera le pianiste genevois Leo Tardin. Le rappeur
lausannois Nya se produira ce soir là aussi.



D'autres musiciens sont attendus dont le pianiste Ahmad Jamal, la
chanteuse Mina Agossi et le tromboniste Fred Wesley. Le festival
proposera une vingtaine de concerts payants en neuf jours, ainsi
que 70 concerts gratuits dans treize caveaux du village et des
soirées animées par des DJ's.

Situation inquiétante

La manifestation fonctionne grâce à l'enthousiasme de plus de
300 bénévoles. Le budget de cette édition avoisine 1,4 million de
francs. Quelque 40 000 personnes et 10 000 entrées payantes sont
espérées.



Cette édition devrait être «légèrement déficitaire», estime le
président du comité d'organisation Benoît Frund. Ce dernier ne
cache pas son inquiétude pour l'édition de 2009. «La situation est
préoccupante», dit-il lors d'un entretien avec l'ATS. «Nous devons
trouver des solutions de financement stables supplémentaires auprès
des collectivités publiques et des sponsors privés, sinon il faudra
peut-être diminuer le nombre de concerts mais pas le nombre de
jours du festival». Le danger est tout de même sérieux: revoir
l'offre impliquerait d'être moins inventif artistiquement
(voir encadré).



ats/vd

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Risques nécessaires

le directeur du Cully Jazz tient à conserver une programmation audacieuse malgré les soucis budgétaires.

«Notre programme se veut être la photo du jazz d'aujourd'hui voire de demain», explique Benoît Frund. «Si nous ne pouvons plus prendre de risques, il proposera du jazz d'hier voire d'avant-hier !»

La mise sur pied de la manifestation et son financement se révèlent toujours plus complexes: «Les partenaires sont de plus en plus sollicités alors qu'ils ne sont pas plus nombreux. En outre, certains sponsors privés concentrent désormais leurs moyens sur les grands événements et ne nous offrent pas de garantie à long terme.»

Le mythe "Last Poets"

The Last Poets est un groupe musical new-yorkais de voix et de percussions, considéré comme précurseur du rap et du hip-hop.

Les Last Poets naissent au parc Marcus Garvey, le 19 mai 1968, jour anniversaire de la venue au monde de Malcom X.

Leur premier album sans titre, sorti en 1970, a fait l'effet d'une bombe dans la communauté noire américaine: une oeuvre militante, avec des titres comme "When the revolution comes" ou "Niggers are scared of revolution".