Leonardo Di Caprio et Michael Moore ont été accueillis en
vedette à Cannes, où ils ont présenté deux documentaires engagés
hors compétition. Le premier défend l'environnement et la planète
menacée par le réchauffement climatique, alors que le second
pourfend le système de santé américain.
Moore s'attaque à la santé
Michael Moore est venu sur la Croisette pour présenter un
documentaire attendu, "Sicko": ce pamphlet filmé sur la face sombre
des Etats-Unis se situe dans la veine de "Bowling for Columbine"
puis de "Fahrenheit 9/11", qui avait valu à l'infatigable
réalisateur la Palme d'or en 2004.
L'éternel opposant au gouvernement Bush s'attaque cette fois au
système de santé de son pays, source d'inégalités criantes car
privatisé. Selon lui, 50 millions de personnes en sont exclues
faute de pouvoir payer leur assurance. Il affirme que les soins
dispensés aux assurés eux-mêmes sont insuffisants, les compagnies
d'assurance médicale recherchant la rentabilité à tout prix.
Moore utilise des exemples choc et poignants, comme celui de cet
accidenté non assuré, dont deux doigts ont été coupés et qui doit
choisir lequel on lui recoudra, faute de moyens.
"Leo" engagé vert
Quant au héros de "Titanic", il présente au festival "La 11ème
heure", un documentaire alarmiste sur l'état de la planète dont il
est co-producteur, co-scénariste et narrateur. Cette "11ème heure",
celle d'avant la catastrophe, celle où il est encore possible de
tout changer, affiche son parti-pris pédagogique: des dizaines de
spécialistes de l'environnement y détaillent les problèmes
d'environnement du globe et leurs causes, avant d'avancer quelques
solutions.
Réchauffement de la planète, fonte des glaces, hausse du niveau de
la mer, déforestation, chute de la biodiversité, développement des
maladies liées à la pollution: si les faits sont bien connus, leur
accumulation frappe.
Ce documentaire, dans la veine de "Une vérité qui dérange" de
Davis Guggenheim, avec Al Gore, lauréat d'un Oscar en février, se
fait plus polémique lorsque les intervenants y critiquent
vigoureusement la mondialisation économique, "arme de destruction
massive par excellence", et la lâcheté du pouvoir politique face
aux grandes entreprises.
agences/boi
Les frères Coen à nouveau sanglants
Seize ans après leur Palme d'or pour "Barton Fink", les frères Coen sont à nouveau en compétition avec "No country for old men".
Ce film a été salué comme l'un des meilleurs contes noirs, sanglants et drôlatiques des réalisateurs américains.
Joel et Ethan Coen sont des habitués du festival: en compétition pour la 8e fois, ils y dévoileront en outre dimanche un sketch de trois minutes.
"No country for old men" a été chaleureusement accueilli par la critique qui l'a vu avant sa projection officielle samedi dans la soirée, certains le qualifiant de "meilleur film des frères Coen depuis dix ans".
Adapté d'un roman de l'écrivain américain Cormac Mac Carthy, ce long-métrage raconte une folle cavale, émaillée de meurtres sanglants, au fil d'un récit particulièrement sombre, cocktail d'horreur et d'ironie, qui prend sur la fin une tournure nostalgique.
U2 également en vedette
Autres invités de marque du Festival samedi, Bono et Adam Clayton, chanteur et bassiste du groupe de rock irlandais U2.
Les deux musiciens présentent, hors compétition et en séance de minuit, le film "U2 3D", captation de concerts de leur dernière tournée destinée à être projetée en trois dimensions.