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L'Oréal retire de ses produits les mots "blanc", "clair" et "lumineux"

De nombreuses marques, L'Oréal en tête, retirent le mot "blanchissant" de leurs étiquettes.
De nombreuses marques, L'Oréal en tête, retirent le mot "blanchissant" de leurs étiquettes. / 19h30 / 2 min. / le 28 juin 2020
Dans le sillage des manifestations anti-racistes, la firme a décidé de bannir les termes destinés à uniformiser la peau. Depuis quelques jours, les réseaux sociaux s'agitent autour de cette décision. Sincérité ou opportunisme?

L'ampleur des protestations anti-racistes, déclenchées par la mort de George Floyd, met la pression sur les entreprises. C'est ainsi que la marque de cosmétiques L’Oréal a annoncé, dans un communiqué publié samedi 27 juin, qu'elle allait retirer de ses produits des termes en rapport avec la couleur blanche. Les mots "blanc", "clair" et "lumineux" vont être bannis. Les produits, en revanche, resteront les mêmes.

L'enjeu est énorme pour la firme mondialisée qui doit vendre ses produits en Inde, au Brésil et en Afrique tout autant qu'en Europe.

Pression sur les entreprises

La décision de L'Oréal intervient après celle de la filiale indienne d'Unilever, qui a choisi de rebaptiser sa crème éclaircissante "Fair & Lovely". Et après celle du géant Johnson and Johnson qui a décidé d'interdire cette semaine la ventes de substances éclaircissantes pour l'Asie et le Moyen-Orient. De son côté, l'entreprise agroalimentaire Mars a fait savoir qu'elle était en train de réfléchir à une nouvelle identité visuelle pour la marque Uncle Ben's.

Appel au boycott

En voulant blanchir son image, L'Oréal ne se fait pas que des amis. Depuis 24 heures, la marque est la cible d'une nouvelle polémique sur la Toile. Si une partie du public salue cette nouvelle sensibilité, une autre, majoritaire, n'y voit qu'un opportunisme ridicule. Dimanche, le hashtag #JarreteLoreal pointait en tête des tendances France sur Twitter, appelant au boycott pur et simple de tous les produits du groupe. Beaucoup par sensibilité nationaliste, d'autres pour dénoncer le double discours de la firme.

Licenciée puis réembauchée

Double discours? Oui, puisque L'Oréal avait rompu en 2017 le contrat de la mannequin transgenre Munroe Bergdorf, laquelle avait publié un long post sur Facebook condamnant le racisme et la violence des suprémacistes blancs qui manifestaient à Charlottesville, en Virginie. Depuis, l'Oréal a déclaré son soutien au mouvement Black Lives Matter et, ironie de l'histoire, après avoir présenté ses excuses à Munroe Bergdorf, la firme vient de la réembaucher comme conseillère sur la diversité.

Pression sur les entreprises

Ce type d'engagement en faveur d'un monde moins monocolore se multiplie: sincérité ou opportunisme? Pour Jean-Henri Francfort, directeur d'une agence de publicité "la notion de sincérité est difficile à définir quant il s'agit de marketing". Il est persuadé que ce mouvement ne durera pas, "un drame chassant l'autre". Moins cynique, Alexandre Wehrlin, directeur de CREA, affirme quant à lui que "cela va durer, et les entreprises ont intérêt à être cohérentes".

Sujet TV: Marc Julmy

Adaptation web: Marie-Claude Martin

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