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Ferdinand Hodler exposé au musée d'Orsay

Le peintre suisse Ferdinand Hodler à l'honneur à Paris
Le peintre suisse Ferdinand Hodler à l'honneur à Paris
Le musée d'Orsay, qui poursuit sa politique de redécouverte des grands peintres des écoles européennes, remet à l'honneur cet automne un des plus grands peintres suisses, Ferdinand Hodler (1853-1918), figure majeure du symbolisme.

Le musée parisien présente du 13 novembre au 3 février 2008
quelque 80 tableaux du plus important peintre suisse du tournant du
siècle, Ferdinand Hodler, "considéré de son vivant comme l'un des
chefs de file de la modernité", indique la commissaire de
l'exposition.

L'exposition bénéficie de prêts des musées de Genève, Berne et
Zurich et de nombreux collectionneurs privés, et du prêt
exceptionnel de "La Nuit" (voir ci-contre).

Peinture rythmée

Né à Berne en 1853, ayant vécu à Genève jusqu'à sa mort en 1918,
Hodler est le créateur d'une "peinture novatrice et originale" qui
s'est exprimée dans tous les genres, portraits, paysages, figures
ou grands décors, ajoute la commissaire.



Issu d'un milieu pauvre, à l'écart de tous les grands centres
artistiques, Hodler a appris la peinture chez son beau-père qui
était peintre d'enseignes. Dès ses débuts, les toiles qu'il expose
seront marquées par les grandes lignes de force de sa peinture, le
"rythme, la recherche de symétrie, la primauté du dessin", jugent
les organisateurs de l'exposition.

Force des paysages

L'exposition, qui mêle les parcours chronologique et thématique,
présente les grandes peintures symbolistes où les figures
deviennent universelles, comme celles des vieillards qui vont vers
la mort dans "l'Eurythmie", simplement drapés de grandes robes
blanches, sans notations historiques ou anecdotiques.



Dans ses splendides paysages, Hodler veut "retrouver l'ordre de la
nature", dit la commissaire. "C'est le contraire d'une peinture
impressionniste, qui restitue un site à un moment donné",
ajoute-t-elle. Hodler au contraire s'imprègne de l'esprit d'un
lieu, qu'il soit Mont Blanc ou lac Léman, en respectant ses données
géographiques. Il veut rendre la loi de la nature, en renforçant
les effets de symétrie et de répétition.



afp/boi

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"La Nuit", un scandale

L'exposition se félicite du tableau de Hodler "La Nuit", qui date de 1889-1890.

Il s'agit d'une des oeuvres majeures de l'artiste et elle ne quitte habituellement jamais son musée de Berne.

En 1891, Hodler a exposé ce tableau à l'exposition municipale à Genève.

"La Nuit" fait scandale et est retirée de l'expo.

Grande composition de trois mètres de large, ce tableau choque, car il est trop réaliste.

On y voit des corps endormis, enlacés. En haut à gauche, ils sont trois. Plus bas il y a sa compagne. A droite, sa femme légitime. Au milieu le peintre est réveillé par une ombre noire qui symbolise la mort.

Hodler va agir comme Courbet, qu'il admire, l'avait fait en son temps: il expose le tableau dans une salle voisine, fait payer l'entrée. Les revenus lui permettront d'aller le présenter à Paris, où il est remarqué par Puvis de Chavannes et Rodin.

Helmut Federlé aussi

A côté d'un ensemble de photographies de Ferdinand Hodler dans son atelier, l'exposition présente également une oeuvre contemporaine du peintre suisse abstrait Helmut Federlé.