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Festivals de cinéma: le couperet tombe

L'annonce a été faite par Pascal Couchepin, ici au côté de Nicolas Bideau
L'annonce a été faite par Pascal Couchepin, ici au côté de Nicolas Bideau
La Confédération recadre son aide aux festivals de cinéma pour favoriser ceux de Locarno, Soleure et Nyon, ampute sa subvention au Festival de Fribourg et supprime celle de Cinéma Tout Ecran à Genève.

La nouvelle, qui constitue un sérieux revers pour le Cinéma Tout
Ecran (lire ci-contre) a été annoncée par Pascal
Couchepin de passage vendredi à Locarno (TI). Une réforme des
crédits d'encouragement pour la période 2008-2010 était nécessaire,
a expliqué le ministre de la Culture.

Crédit insuffisant

Pas moins de vingt festivals ont sollicité un appui financier de
Berne pour les trois prochaines années.



Le montant des aides aurait représenté 4,7 millions de francs par
an, le double du crédit à disposition. Il a donc fallu faire des
choix après évaluation par des experts indépendants.

Manne à Locarno et Nyon

«Nous voulons montrer qu'il y a trois festivals qui comptent en
Suisse», a dit à l'ATS Nicolas Bideau, chef de la section cinéma à
l'Office fédéral de la culture (OFC). «Notre future politique vise
aussi à être attentif aux festivals émergents ainsi qu'à la
créativité de leurs organisateurs».



Concrètement, l'OFC va répartir 80% du crédit annuel - soit 2
millions de francs - entre les trois principaux festivals du pays.
Ce sont le Festival international de Locarno, celui de Soleure
(dédié au cinéma suisse) et les Visions du réel de Nyon (VD) qui
valorise le documentaire de création.

Le reste à Winterthour, Baden Zurich et au NIFFF

Quatre manifestations «porteuses d'avenir» vont se partager
250'000 francs par an. Ce sont les festivals du film d'animation
Fantoche à Baden (AG), celui du court métrage à Winterthour (ZH) et
le récent Festival de Zurich. Dans cette catégorie figure également
le Festival du film fantastique de Neuchâtel (NIFFF), dont le
subside passe de 50'000 à 75'000 francs.



A Fribourg, le Festival international de films recevra 100'000
francs et uniquement pour son édition 2008. Auparavant, la
manifestation obtenait 230'000 francs de la Confédération. «Le
festival est porteur d'avenir. Il a eu le courage de changer de cap
récemment», constate Nicolas Bideau. «Nous avons beaucoup diminué
la subvention c'est vrai mais nous attendons de voir si le cap est
maintenu et qui va devenir directeur à long terme. Nous
réétudierons notre aide ensuite.»

Patronage pour Black Movie et LUFF

Quatre événements très spécialisés recevront un «patronage» de
la Confédération pour un montant de 25'000 francs chacun par an.
Parmi eux figurent Black Movie de Genève et l'Underground Film and
Music Festival de Lausanne (LUFF).



La réforme annoncée vendredi fait suite aux avertissements lancés
par Nicolas Bideau ce printemps. Il avait prévenu que la
Confédération serait plus stricte sur l'attribution de ses contrats
de prestation avec les festivals. C'est donc chose faite.



ats/hof

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Claque pour Cinéma Tout Ecran

La Confédération supprime son soutien au festival Cinéma Tout Ecran de Genève qui programme des films de cinéma et de télévision.

C'est un coup dur pour cette manifestation qui recevait 242'000 francs de Berne.

«Le profil de ce festival n'est pas très clair, son organisation a des carences et son impact est loin d'être national», justifie Nicolas Bideau.

«La télévision a beaucoup changé ces dernières années et la programmation du festival ne s'est pas adaptée. J'ajoute que la télévision n'est pas la priorité de l'OFC qui privilégie le cinéma.»

Il souligne qu'un festival ne peut plus aujourd'hui se contenter de programmer des films.

Il doit être une plate-forme destinée au public comme aux professionnels de l'économie et de la culture.

«Les festivals suisses sont encore rarement bons dans les deux domaines.»