On l’appelait le Banksy chinois avant qu'il ne révèle, l'an dernier, son identité dans un documentaire diffusé à la télévision australienne. Les autorités chinoises, que le caricaturiste tourne en dérision dans ses oeuvres d’art, avaient fini par l’identifier.
Plutôt que de se taire, il a choisi de poursuivre son combat et s'est notamment beaucoup impliqué dans les manifestations pro-démocratie à Hong Kong, un mouvement durant lequel l’art a, selon lui, joué un rôle essentiel. "Il a largement contribué à façonner le mouvement. Ca n'était pas qu'une décoration des manifestations: l’art est devenu la manifestation elle-même", estime-t-il, faisant référence aux "Lennon Walls", des murs que les Hongkongais ont recouvert de post-its sur lesquels ils écrivaient leurs aspirations.
L'art pour témoigner des combats de l'existence
Une expression populaire spontanée que les artistes se doivent d’accompagner. "Ils doivent se servir de leur art pour défendre les plus importantes valeurs humaines. Mais aussi pour témoigner des combats de notre existence", exprime Badiucao.
Il porte même cette étique dans sa chair: sur son bras droit, celui avec lequel il dessine, il s’est fait tatouer le Tank Man, l'image la plus célèbre du massacre de la place Tian'anmen, pour ne jamais oublier.
Les deux autres lauréats de cette année sont le satiriste politique saoudien Omar Abdulaziz et le musicien rwandais et militant pour la paix et la réconciliation Kizito Mihigo. Le chanteur est le premier lauréat posthume depuis la création du prix en 2012.
Sujet radio: Grégory Plesse
Adaptation web: Vincent Cherpillod