"Il n'y a pas de règle absolue pour tout le monde, chacun doit trouver son chemin dans cette période difficile." Contrairement à plusieurs de ses homologues, le patron du festival phare de la Riviera vaudoise a tendance à voir le verre à moitié plein.
"C'est un petit peu plus facile à dire pour moi, étant donné que j'ai un format urbain avec des petites capacités de salles à la base. Je n'organise pas un open air avec 50'000 personnes, qui est une complexité totalement différente face à la situation du Covid. J'ai des armes qui me permettent d'imaginer un certain nombre de choses", assure Mathieu Jaton.
"Plus que jamais solidaires"
Selon le Fribourgeois, les grandes tournées internationales n'auront certainement pas lieu l'année prochaine. Tout comme les énormes festivals en plein air, qui accueillent plus de 100'000 personnes. "Tout le monde ne peut pas se réinventer", lance-t-il.
A la tête d'un des plus grands festivals de Suisse, Mathieu Jaton n'oublie pas les manifestations plus modestes. "Nous devons être solidaires, plus que jamais. Ceux qui ont une certaine voix doivent la porter pour les autres. C'est un secteur très important, qui couvre énormément de métiers. Pendant cette crise, on a vu l'importance de la culture sur l'aspect économique d'un pays."
En parlant de chiffres, le festival montreusien a d'ailleurs reçu une aide cantonale et fédérale. "Cela représentait à peu près 80% de notre perte. Soit environ 3,4 millions de francs. Ces mesures d'accompagnement ont été faites pour tout le monde de la même manière", assure le boss du MJF.
Semaine de concerts
Depuis lundi, Montreux a retrouvé son oreille musicale et vit au rythme de petits concerts gratuits. Le concept "Autumn of Music" lancé par la Montreux Jazz Artists Foundation a pour objectif de donner une vitrine à de jeunes artistes suisses.
"On parle beaucoup des manifestations, des organisateurs, mais assez peu des artistes, qui souffrent le plus", explique Mathieu Jaton, qui essaie de faire vivre son festival d'une autre manière.
"On a la chance d'avoir un certain nombre d'activités. L'écosystème que nous avons construit ces dernières années nous permet de faire exister la marque même si l'événement n'a pas lieu", relève-t-il.
Propos recueillis par Romaine Morard
Texte web: Guillaume Martinez