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Cinéma: "Max & co" ouvre Soleure

Qu'est-ce qui fait que le public snobe « Max and Co » ?
"Max & co" aura coûté plus de 30 millions
Les écrans du festival de Soleure accueillent, une fois n'est pas coutume, un géant. Le film le plus cher de l'histoire cinématographique suisse, "Max & co" ouvre le bal.

Pour la première fois, l'édition 2008 du festival accueille un
long métrage d'animation et fait la part belle au genre
fantastique. "Max & co" des frères Guillaume aura coûté près de
30 millions de francs. "Ce film est la preuve de la diversité du
cinéma suisse" selon le directeur du festival, Ivo Kummer. "La
démonstration que la réalisation de ce type de film n'est pas
l'apanage des immenses studios de production hollywoodiens, et
qu'en Suisse, il est possible de réunir le savoir-faire nécessaire
à cette prouesse technique".

Tous les regards sont donc rivés sur les aventures inventives de
Max, un jeune renard à forme humaine.



Le distributeur (Disney) escompte un gros succès et une carrière
internationale. Il a retardé la sortie en Suisse jusqu'au 13
février pour la caler sur les vacances scolaires et la sortie en
France.

Place au documentaire

L'année 2008 donnera une large place aux documentaires, selon
Ivo Kummer qui s'exprimait à la Radio Romande. "Ce n'est pas un
mauvais signe, au contraire, car en Suisse, il est difficile pour
un réalisateur de tourner un long métrage de fiction tous les deux
ans, en raison du manque d'argent." Parmi les films en lice pour le
prix du meilleur film documentaire, "Retour à Gorée" , de Pierre-Yves Borgeaud.



Pour le directeur du festival, le cinéma se porte bien. Même si
les entrées de l'année écoulée pour les films suisses ont baissé
par rapport à 2006, "on se trouve toujours dans de bons chiffres:
5,3% par rapport à 10%, représente toujours une bonne position.
2006 avait été une année exceptionnelle, avec «Les mamies font pas
dans la dentelle» de Bettina Oberli ou "Vitus". L'année passée,
«Tell» de Mike Eschmann ou «Marmorera» de Markus Fischer, n'ont pas
tenu leur promesse.

Pléthores de productions romandes

Outre "Pas douce" de Jeanne Waltz , "1 Journée" Jacob
Berger, tous deux en lice pour "le prix du meilleur scénario", "Max
& Co" des Fribourgeois Samuel et Fréderic Guillaume côtoient
des plus petits formats, tels que "Il neige à Marrakech" de Hicham
Alhayat , "Heimatklänge" de Stefan Schwitert
, "René" de Tobias Nölle , "Auf der Strecke" de Reto Caffi.

Parmi les documentaires, deux exemples: la Vaudoise Sylvie
Cachin a réalisé «Claudette», qui donne la parole à une prostituée
androgyne et fière de son métier. Dans «La Boillat Vivra!», le
Neuchâtelois Daniel Künzi revient sur la grève qui a paralysé
l'usine métallurgique de Reconvilier (BE) et sur le rôle du
syndicat Unia.



Des oeuvres diverses et fantaisistes, à l'image de la conception
du cinéma défendue par Ivo Kummer. Pour le festival, cependant,
l'heure est également au changement. Les Journées de Soleure
devraient héberger pour la dernière fois la remise du Prix du
cinéma suisse. Dès 2009, la cérémonie sera délocalisée et
retransmise sur les chaînes suisses.



tsrinfo, Sarah Chevalier

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Monsieur Cinéma critiqué

Ivo Kummer critique sévèrement le travail de Nicolas Bideau.

«Il se met trop en valeur», dit-il du chef de la section cinéma à l'Office fédéral de la culture (OFC). "Je suis en faveur d'un cinéma avec une certaine diversité. Je suis toujours préoccupé par cette politique de concentrer les finances sur quelques gros films" explique-t-il.

Ivo Kummer souhaite que la section cinéma de l'OFC dialogue davantage avec les représentants de la branche et la Fondation zurichoise pour le cinéma (financée par la ville et le canton). «Nous devons tous tirer à la même corde!»

A la tête des Journées de Soleure depuis vingt ans, il note que la branche et la Confédération ont toujours eu une relation compliquée. «Une polémique constructive est nécessaire pour avancer», estime-t-il.

Nicolas Bideau "trop visible"?

"Je pense qu'Ivo Kummer s'est bien mis en avant en me critiquant comme ça. C'est un peu la règle du jeu, il doit vendre les Journées de Soleure et il le fait bien(...)," s'est expliqué Nicolas Bideau, dimanche, au Journal de 19:30.

"On me reproche ma visibilité, moi, je dois expliquer ma politique, expliquer comment les millions sont investis dans le cinéma, pousser les nouveaux films(...) je dois faire exister le pacte fédéral qui nous lie... et pour cela je suis visible."

"La remise du prix suisse va quitter Soleure. J'ai réussi à convaincre même la télévision que le cinéma suisse est sexy et populaire. On quitte ces Journées qui sont un peu à l'étroit à Soleure pour en faire une émission télévisée, un grand gala et avoir un peu plus de spectateurs en salle."