Le président du festival a de plus plaidé en faveur de films
authentiques, uniques et radicaux, bref des films qui interpellent
la société. Ces films sont faisables même avec de petits budgets,
a-t-il déclaré. Il souhaite que ces professionnels "restent
conscients de leur valeur".
Pique à Bideau
Ivo Kummer a souligné la vitalité du 7e art helvétique. "Le
cinéma suisse est vivant, et comment!", s'est-il exclamé. "Le
public apprécie nos films et souhaite les voir. Nous pouvons être
fiers de ce résultat". Avec humour, le directeur a repris la
métaphore de Nicolas Bideau, responsable du cinéma à la
Confédération, qui a qualifié l'an passé les Journées de Soleure de
"parc national" du cinéma suisse. "En tant que gardien en chef, je
suis tenu de protéger la diversités des espèces et de réclamer la
réintroduction des genres cinématographiques disparus."
Il a réitéré son espoir que des films à petits budgets qui
interpellent la société "seront soutenus et encouragés plus
fortement". Pour Ivo Kummer, c'est la seule manière de donner un
avenir au cinéma suisse. Nicolas Bideau estime au contraire qu'il
est important de soutenir de grands projets cinématographiques qui
permettent à un large public de s'identifier au cinéma suisse.
Couchepin en pacificateur
Le président de la Confédération et ministre de la culture
Pascal Couchepin était de la partie. Revenant sur la dispute entre
les deux hommes qui a marqué la journée d'ouverture, Pascal
Couchepin les a invités à se réconcilier. "Votre bagarre, c'est du
théâtre, du cinéma", a-t-il lancé. Et le président de la
Confédération d'appeler à l'optimisme.
Ce que confirme Ivo Kummer: même si elle a été inférieure à
l'année précédente, exceptionnelle, la part de marché du cinéma
suisse, de 6% en 2007, n'en demeure pas moins parmi les meilleures
de ces dernières décennies, selon le directeur.
ats/hof
"Max & Co" à l'honneur
Quelque 300 courts et longs métrages helvétiques sont montrés jusqu'à dimanche aux Journées de Soleure, dont 114 en primeur. Cela représente 13'639 minutes de projection. Parmi les fictions dévoilées à Soleure figurent "Quelques jours avant la nuit" du Genevois Simon Edelstein et "Giorni e nuovole" de Silvio Soldini.
Projeté en première suisse, le film "Max & Co", réalisé par les frères Samuel et Frédéric Guillaume est l'un des événements du festival. Ce long métrage d'animation est le film suisse le plus coûteux de l'histoire: près de 30 millions de francs. L'oeuvre dont le héros est un jeune renard ayant forme humaine sortira sur les écrans romands le 13 février.
Les organisateurs de la manifestation espèrent attirer 44'000 spectateurs. Les Journées de Soleure accueilleront la cérémonie de remise du Prix du cinéma suisse. Dix-sept films et onze interprètes briguent sept trophées honorifiques remis mercredi soir.