Sorties ciné: Canet-Cluzet, le duo gagnant

Après le triomphe de "Ne le dis à personne", qui avait
"césarisé" Guillaume Canet (meilleur réalisateur) et François
Cluzet (meilleur acteur), le binôme gagnant revient avec un autre
film haletant, "Les liens du sang". Les deux bruns ténébreux se
retrouvent cette fois face à face dans ce deuxième long métrage de
Jacques Maillot.



Si le scénario s'avère plutôt classique, un criminel sort de
prison et retrouve son petit frère flic, il exalte le lien entre
ces opposés que tout attire et tout repousse, une rencontre vouée à
l'échec. Ce film, plus un drame humain qu'un polar, est tiré d'une
histoire vraie, celle des frères Papet dans les années 70.

Comment effacer le passé

L'ex-tôlard veut se racheter, le flic candide souhaite l'aider,
mais il est ardu de faire table rase du passé. Même quand les liens
fraternels sont forts. Et surtout lorsque d'anciens compères
préparent à nouveau un mauvais coup. On se rend toutefois
rapidement compte qu'on n'est ni tout noir ni tout blanc.



C'est l'excellent François Cluzet qui campe le truand, que l'on
peine à haïr, malgré son look de vagabond et sa moustache d'agent
secret vieillissant. Guillaume Canet a lui remplacé à la dernière
minute Clovis Cornillac pour le rôle du frère un peu perdu et
complètement dépassé par les événements.

Ben X, le virtuel pour fuir le réel

"Dans les jeux, je peux être qui je
veux": cet appel du héros lance le thème quasi philosophique du
rapport entre réalité et illusion, entre jeu vidéo et quotidien,
entre liens virtuels et relations charnelles. Ce sujet très actuel
est abordé par le Flamand Nic Balthazar dans son premier film, "Ben
X".



Ce long métrage s'intéresse également à l'autisme, une maladie qui
touche Ben, 17 ans, et qui lui fait vivre un enfer à l'école, où il
est la tête de Turc. Sa seule échappatoire est une plongée presque
maladive dans "Archlord", un jeu vidéo de fantasy en ligne dans
lequel il excelle et où il est plus que respecté.

Images réelles et virtuelles

Humilié et suicidaire, Benny Boy dans la vie réelle devient Ben
X dans le jeu, un héros invincible et même aimé par une autre
joueuse qui le suit partout dans "Archlord". Voyant sa détresse
hors de ses aventures virtuelles, la jeune fille décide de venir le
sauver.



S'il réussit à merveille le mix entre images réelles et
virtuelles, ce film sans aucun acteur renommé pèche peut-être par
un côté trop documentaire et par l'excès de thématiques
(intolérance, violence, autisme, happy slapping, suicide des
jeunes, jeux vidéos...).



A noter aussi que, pour les images tirées du jeu et intégrées au
film, de vrais joueurs d'Archlord ont campé leurs personnages dans
le monde virtuel en suivant la direction du metteur en scène.

Duel dans l'Ouest

Vous aimez les westerns, les méchants
cow-boys et les gentils cow-boys, les balles qui défrisent les
oreilles et Russell Crowe qui fait du Russell Crowe? "3h10 pour
Yuma" est fait pour vous!



Remake d'un film éponyme de Delmer Daves dans les années 50, ce
long métrage de James Mangold ("Walk the line", "Identity") met aux
prises un bandit qui vient d'être arrêté (Russell Crowe) et un
homme ordinaire (Christian Bale).



Pour recevoir une prime qui lui permettra de sauver son ranch, le
second doit transférer le premier dans une autre ville, alors que
le gang du truand monte un plan pour le faire évader. Là-dessus se
greffe le fils du policier de fortune, admiratif du meurtrier, et
l'intrigue est lancée...



Swisstxt/Frédéric Boillat