Interpellé par le nombre de fausses informations qui circulent sur internet concernant le Covid-19, un vidéaste français décide de créer, de toutes pièces, un faux document. Pour voir s’il devient viral.
L'expérience de G Milgram
La fake news annonce un troisième confinement déjà décidé par le gouvernement français. Ce document "officiel" sera partagé des milliers de fois sur Facebook et Twitter. Après vérification, les médias français parlent de cette folle rumeur qui s'est emparée de la toile en l'estampillant fausse.
A l’origine de ce canular, un internaute au pseudonyme évocateur, G Milgram, en référence au psychologue américain qui avait réalisé une expérience filmée en 1963 sur notre soumission à l’autorité. Il ne souhaite pas dévoiler son identité par précaution.
Un faux document étape par étape
G Milgram explique qu'il a créé ce document "à l'arrache", en dix, douze minutes. Il est dit qu'un troisième confinement est déjà prévu par le gouvernement français, à une date très précise: le 12 mars 2021. Cela suppose que le gouvernement déciderait six mois à l'avance du confinement de la population française, sans même tenir compte de la situation sanitaire, ni de son évolution. Du pain béni pour les adeptes des théories du complot.
Je rajoute un flou sur le texte, pour le rendre un peu 'dégueulasse', comme tous les docs qui traînent sur les réseaux sociaux. Ça donne l'impression que le doc a circulé, qu'il a été enregistré, encodé, compressé.
Une fois le document prêt, G Milgram crée un faux compte Facebook et partage sa fake news dans des petits groupes de 1500 membres, tout au plus.
Mais au bout de quinze minutes, la plateforme américaine repère son compte et le suspend pour activité suspecte.
Malgré sa fermeture, et moins de 48 heures plus tard, le nombre de partages explose. Le faux document devient viral. Les médias s’en emparent, comme Libération qui dévoile le canular.
Son expérience est détaillée, pas après pas, dans une vidéo que G Milgram publie sur son compte Youtube.
Le doute
Pour G Milgram, cette expérience démontre le côté paradoxal de celles et ceux qui partagent ce type de documents: ils ne croient pas ou plus aux communications des autorités, mais dès qu'ils sont face à un document qui a l'air d'être "officiel", ils ou elles partagent sans aucune vérification de la source.
Le rôle de cette expérience, selon son auteur, est de rappeler l'importance du doute, de la distance critique qui devraient s'appliquer en toute circonstance. Surtout quand il s'agit d'informations qui circulent en période de pandémie mondiale.
Miruna Coca-Cozma