Pour le centenaire de la naissance de l'écrivain le 28 mai 1908,
ses héritiers ont demandé au romancier britannique Sebastian Faulks
d'écrire à la manière de Ian Fleming le 15ème roman des aventures
de 007.
Retour aux sources?
L'intrigue est gardée sous le sceau du secret jusqu'à sa sortie
le 28 mai, mais, selon son éditeur, cet opus est un retour aux
sources, alors que les adaptations cinématographiques avaient fait
évoluer le personnage.
On sait juste que Le Diable l'Emporte (Devil May Care) se situe en
pleine guerre froide, en 1967, et mène 007 à Paris, Londres et au
Proche-0rient. "Le nouveau roman est dans l'esprit de l'original,
il est très amusant", a indiqué à la presse Sebastian Faulks, qui
confie que Sean Connery reste son acteur préféré pour incarner
l'espion.
Sebastian Faulks dit avoir écrit ce roman en six semaines. Il suit
ainsi les traces de Ian Fleming qui écrivait ses romans à
Goldeneye, sa résidence de Jamaïque, d'un trait, souvent entre le
mois de janvier et mars.
Agent et playboy
Fils d'un parlementaire conservateur, éduqué avec l'élite du
pays, Ian Fleming sera tour à tour journaliste à l'agence Reuters,
courtier, banquier et surtout playboy. Pendant la Seconde guerre
mondiale, Ian Fleming est trop âgé pour combattre mais travaille
pour le service des renseignements de la Royal Navy où il imagine
plusieurs opérations ambitieuses.
En 1952, à 43 ans, il compose sur sa machine à écrire en regardant
la mer des Caraïbes les premières aventures de James Bond, "Casino
Royal". Le public est conquis par ce cocktail d'espionnage, de sexe
et d'exotisme et les Britanniques voient en 007, une façon de
restaurer l'orgueil national dans une période d'après-guerre terne
et marquée par les privations. Ian Fleming a écrit entre 1952 et
1964, date de sa mort, 14 James Bond en comptant le dernier,
Octopussy paru en 1966 à titre posthume.
Remettre la main sur 007
La famille Fleming a ensuite demandé à trois plumes de prendre
le relais, dont l'écrivain anglais Kingsley Amis, mais avec des
succès mitigés. Les derniers romans publiés étaient des adaptations
à l'écrit des films, qui ont permis à l'espion de sa Majesté de
gagner une reconnaissance mondiale.
Derrière les célébrations, la famille Fleming cherche aussi avec
ce nouveau roman à reprendre l'initiative, et remettre la main sur
la marque "James Bond" qui lui échappe, car elle n'a pas son mot à
dire sur les films produits par la société EON. Une décision sur un
film à partir du nouveau roman, dont la famille garderait alors les
droits, pourrait être prise cet été, selon Sebastian Faulks.
agences/tac
Deux films, deux expos
Le 22ème film, "Quantum of Solace", actuellement en tournage avec l'acteur Daniel Craig, doit sortir à l'automne.
Ian Fleming pourrait aussi lui-même devenir le héros d'un film, selon le Daily Telegraph.
Le quotidien britannique indique que la société de production de Leonardo DiCaprio travaille à une adaptation d'un scénario du Britannique Damian Stevenson.
Le bureau sur lequel Ian Fleming a créé son personnage, fait partie des objets personnels et manuscrits réunis pour "Rien que pour vos yeux", une exposition qui se tient à l'Imperial war museum de Londres jusqu'au 1er mars 2009.
Cette exposition illustre comment les expériences personnelles de l'écrivain britannique ont nourri sa prose.
Une autre exposition à la Fleming Collection à Londres "l'Art de la Couverture", jusqu'au 28 juin, permet de se replonger dans le glamour des éditions originales de ses romans.
Le 4 juin en français
Le dernier roman sur James Bond, "Le Diable l'Emporte" de Sebastian Faulks, sort en français le 4 juin chez Flammarion.
La version anglaise "Devil May Care", qui sort le 28 mai, est publiée au Royaume-Uni chez Penguin.