Toujours entre deux avions, Bernard Lavilliers n'est pas du
genre à se faire prier. Sollicité au dernier moment pour remplacer
au pied levé Cesaria Evora, l'éternel baroudeur ne boude pas son
plaisir.
« La musique, c'est vraiment quelque chose partagé par tout le
monde et quand on n'a pas la barrière du fric, je trouve ça génial
et pour le public et pour moi.», a-t-il confié à la journaliste de
la TSR venue l'interviewer (voir vidéo
ci-contre).
Malgré le changement d'affiche de dernière minute, le public a
répondu présent. Ils étaient 6 000 lundi soir au concert gratuit
dans la fanzone de Plainpalais. Le chanteur français a notamment
charmé les spectateurs avec ses chansons métissées et ses musiciens
cosmopolites.
Un regard critique
Le chanteur se revendique anarchiste et porte de nombreuses
chansons engagées dans son dernier album, avec une cible
privilégiée, Nicolas Sarkozy et son célèbre "Travailler plus pour
gagner plus."
Quant à sa relation au football, le Stéphanois ne jure que par
l'AS Saint-Etienne et porte un regard sévère sur le foot-business.
« Aujourd'hui, le foot c'est même plus que le show business, c'est
vraiment du business avant tout et je suis moins fan. Car au fond
les mecs, ils se font un peu mal aux cuisses pour 200 000 euros par
mois. »
Ce constat ne l'a pas empêché de donner un concert gratuit dans le
cadre de l'Eurofoot... Pour le plus grand bonheur de ses
fans.
fm/tsrinfo
Biographie
Issu d'une famille modeste, son père est employé à la Manufacture Nationale d'Armes de Saint-Etienne (MAS) et sa mère est institutrice.
Il adhère au Parti communiste en 1963. À 19 ans il part pour le Brésil, d'où il revient en 1966. Il est alors considéré comme insoumis et est interné en forteresse à Metz pendant un an.
À sa sortie, il commence à chanter dans les cabarets et sort ses premiers 45 tours. Il obtient le prix de la Rose d'or de la chanson à Montreux avec La Frime.
Son premier album sort en 1968, avec en titre son prénom et un énigmatique Lavilliers qui deviendra son nom de scène. Pendant les événements de mai 1968, il chante dans les usines occupées de la région lyonnaise.
Auteur d'une vingtaine d'albums, le voyou s'est assagi mais reste fidèle à son image de baroudeur, d'aventurier et de rebelle.