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Deux films romands enchantent Locarno

Natacha Koutchoumov tient la vedette dans "Un autre homme".
Natacha Koutchoumov tient la vedette dans "Un autre homme".
Le Festival de Locarno a servi ce week-end un cocktail de mondanités et de projections. Deux films romands ont fait forte impression: «Un autre homme» de Lionel Baier et «La Forteresse» de Fernand Melgar.

Le film de Lionel Baier est en lice pour le Léopard d'or
attribué samedi prochain. Cette fable cruelle et sensuelle offre
une satire des critiques de cinéma mais aussi des mécanismes du
désir et des rapports homme-femme.

«La Forteresse» observe avec tact le quotidien des requérants
d'asile du Centre d'enregistrement de Vallorbe (VD). Ce
documentaire sans commentaire ni interview a séduit la ministre
suisse de la justice Eveline Widmer-Schlumpf qui a salué son
réalisme.

Bonne fréquentation

Pour l'instant, les films en lice pour le Léopard d'or ont été
globalement bien accueillis. Le directeur artistique du festival
Frédéric Maire s'en réjouit.



Cela renforce l'importance et la portée de la compétition de
Locarno, a-t-il déclaré dimanche. Il constate avec plaisir que les
sections parallèles montrant des films exigeants ont aussi été bien
fréquentés.



Les dix écrans du festival ont attiré la foule des festivaliers.
De mercredi à samedi soir, les projections en plein air de la
Piazza Grande n'ont toutefois pas toujours fait le plein. Elles ont
attiré 24'600 spectateurs au total.

Dîner de gala

Des mondanités ont réuni maintes personnalités, dont quatre
membres du Gouvernement: Eveline Widmer-Schlumpf, Micheline Calmy
Rey, Moritz Leuenberger et Hans-Rudolf Merz. Le président de la
Confédération Pascal Couchepin fera escale à Locarno dans quelques
jours, à son retour d'Asie.



Des politiciens, des figures de l'économie et des médias se sont
aussi retrouvés samedi à un dîner de gala au cours duquel a été
remis le «Prix européen de la culture politique» au philosophe et
sociologue allemand Jürgen Habermas (lire
ci-contre)
.

Moretti attendu

Un des points forts de la semaine sera la venue de Nanni Moretti
à qui le festival consacre une rétrospective intégrale. Durant son
séjour à Locarno, de mardi soir à jeudi, l'acteur et cinéste
italien va notamment débattre de son travail avec le public.



La Journée du cinéma suisse de mardi offrira deux projections en
première mondiale. Ce sont la comédie «Marcello Marcello» de Denis
Rabaglia et «Luftbusiness» de Dominique de Rivaz qui suit trois
marginaux en quête d'argent facile.



ats/sbo

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Les projections du week-end

Le public a découvert samedi sur la Piazza Grande «Nordwand», film à grand spectacle de l'Allemand Philipp Stölzl qui raconte la dramatique ascension de la paroi nord de l'Eiger en 1936. L'ouvrage de plus de deux heures a été assez brièvement applaudi.

L'écran géant de la Piazza a ensuite proposé «Choke» de Clark Gregg, satire au vitriol de la société américaine dans sa phobie du sexe et son consumérisme compulsif. Le personnage principal est un arnaqueur tourmenté par sa dépendance au sexe, dont la mère est internée pour troubles mentaux.

Dimanche soir, la Piazza Grande programmait deux premières mondiales: la comédie douce-amère «La fille de Monaco» de la Française Anne Fontaine avec Fabrice Luchini et Louise Bourgoin (Miss Météo de Canal+) et le thriller autrichien «In 3 Tagen bist du tot 2» (Dans trois jours, tu es mort 2).

Jürgen Habermas primé

Le «Prix européen de la culture politique» a été décerné au philosophe et sociologue allemand Jürgen Habermas.

Dotée de 50'000 euros, la récompense a été remise samedi à Ascona (TI) par la Fondation Hans Ringier en parallèle au Festival du film de Locarno.

Jürgen Habermas, né en 1929, se voit récompensé en sa qualité de «grand intellectuel européen», a indiqué la fondation samedi.

Les théories de cet Allemand de renommée mondiale ont grandement contribué à l'évolution des sciences sociales modernes.

Le Prix est remis pour la troisième fois. L'an dernier, il avait été décerné au président serbe Boris Tadic, tandis que le premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker l'avait reçu en 2006.