Sorties ciné: amour et lubricité sur le Rocher

Bertrand, avocat brillant, adore faire la conversation à la gent
féminine, sans jamais passer à l'acte. Une stratégie qui sera
ébranlée par la rencontre d'Audrey, blonde plantureuse qui fera
chavirer son coeur et son esprit.

Le duel à couteaux tirés oppose ceux qui, dans la vraie vie, se
nomment Fabrice Luchini et Louise Bourgoin, la fameuse miss météo
de Canal+ dont c'est le premier rôle au cinéma. Il est arbitré par
le garde du corps de l'avocat, Christophe (incarné par Roshdy Zem).
" La fille de Monaco " est signée
Anne Fontaine, à qui l'on doit notamment "Comment j'ai tué mon
père" (2001).

Blonde fatale contre avocat cérébral

Une présentatrice météo ambitieuse aux jambes interminables, aux
tenues affriolantes et aux répliques torrides: Anne Fontaine ne
pouvait guère offrir un premier rôle "à la Bardot" plus
métaphorique à Louise Bourgoin. Sans faire des miracles, la jeune
Bretonne s'en sort plutôt bien aux côtés de Fabrice Luchini qui,
c'est son rôle qui l'exige, s'efface devant la présence de la
blonde plantureuse.



Présentée au festival de Locarno, cette critique caustique de
l'ambition et du pouvoir manque pourtant de mordant et, surtout,
souffre d'un scénario qui se cherche un peu, inventant une fin
hautement improbable.

Une mère face la rudesse russe

Plongeon dans les profondeurs de la
Russie avec le documentaire " La mère ", réalisé par le Jurassien Antoine Cattin
et son acolyte russe Pavel Kostomarov. Récompensé à Visions du Réel
et présenté aussi à Locarno, tournée durant trois ans, l'oeuvre
narre les déboires d'une mère contrainte de fuir son mari violent
avec ses neuf enfants.



Celle-ci s'installe au nord de la Russie et travaille dans une
coopérative agricole ("kolkhoze"), élevant seule ses enfants, aidée
par sa fille aînée. Récit poignant d'une vie sacrifiée pour l'amour
de la famille et magistralement mis en scène, "La mère" donne une
idée de la triste réalité régnant encore dans la Russie de
Poutine.

Intrigante disparition

Carla et Luciano forment un couple
heureux. Lorsque le mari géologue part pour un voyage et qu'il ne
donne plus signe de vie, sa femme part à sa recherche. Elle tombe
alors sur un homme qui lui ressemble étrangement, mais qui pourtant
ne la reconnaît pas, et qui d'ailleurs est marié à une
autre...



Sous cette intrigue prometteuse se ca che le deuxième film de
l'Argentine Sandra Gugliotta, " Las vidas posibles ", présenté lui aussi à Locarno
(décidé- ment!), mais...en 2007 déjà. Ambiguïté, solitude,
fantasmes et magnifiques paysages de la Patagonie font de ce film
une oeuvre séduisante.



Patrick Suhner