Menuisier de formation, Simon Berger se passionne pour le caractère indomptable du verre. L'artiste bernois a développé une technique unique: il frappe, brise et éclate ce matériau pour donner vie, en vingt minutes à peine, à des visages stupéfiants de réalisme.
"A travers la destruction du verre j'essaie de créer quelque chose de beau. J'utilise un simple marteau de serrurier. C'est un peu comme si j'utilisais un pinceau avec de la peinture blanche."
L'été dernier, c'est lui qui a sculpté des visages féminins sur les abribus du centre-ville de Genève. Son art avait d'ailleurs été pris par erreur pour du vandalisme par les transports publics genevois.
Mais son dernier coup d'éclat, c'est un portrait géant de Kamala Harris, première femme vice-présidente des Etats-Unis. Financée par le Musée national américain de l'histoire des femmes, l'oeuvre a été exposée durant trois jours sur le National Mall de Washington en hommage à cette pionnière.
Simon Berger dit préférer sculpter des visages d'inconnus: "En acceptant de réaliser [cette création], j'ai été infidèle à mes principes. Car je refuse d'habitude de travailler sur commande. Mais ça m'a quand même fait quelque chose de voir mon œuvre à un endroit si connu", avoue l'artiste.
Le sculpteur, qui se dit fier de sa réalisation, a voulu symboliser ainsi "le fait que Kamala Harris a brisé de nombreux plafonds de verre". Aujourd'hui, la carrière de Simon Berger a fait un bond. Le briseur de verre de la campagne bernoise reçoit à présent des commandes du monde entier.
Fanny Zürcher/iar