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Emiliana Torrini, sublimissime, signe un bijou pop-folk

Emiliana Torrini nous livre un chef-d'oeuvre pop-folk. (amazon)
Emiliana Torrini nous livre un chef-d'oeuvre pop-folk. (amazon)
Emiliana Torrini abandonne le trip-hop et livre un chef-d'oeuvre pop-folk. Le rappeur The Game sort un troisième album de qualité, tandis que Esbjörn Svensson Trio, endeuillé par la mort de son leader, distille un jazz avant-gardiste.

Qu'on le dise d'emblée: "Me And Armini", dernier opus d' Emiliana Torrini , est un chef-d'oeuvre! Le 3e album de la chanteuse islandaise est sans conteste l'un des meilleurs de l'année.

Grâce à ce petit bijou de musique pop-folk, l'artiste venue du Nord, découverte en 1999 avec le superbe "Love in the Time of Science", devrait pouvoir enfin sortir de l'ombre portée par sa plus célèbre compatriote, Björk.

Diversité des genres, unité de ton

Le virage folk d'Emiliana Torrini avait déjà commencé en 2005 avec "Fisherman's Woman". "Me And Armini" met ainsi définitivement un terme à la période trip-hop de la chanteuse d'origine italienne même si certaines influences restent perceptibles.

Bossa nova, reggae, pop, folk, sonorités électroniques: la diversité des 12 titres de "Me And Armini" est saisissante. Pourtant, l'album conserve une étrange unité grâce à la voix angélique d'Emiliana Torrini, qui enveloppe chaque mélodie d'un voile de douceur.

Comment citer une seule chanson sans, dans le même temps, faire insulte aux autres? Trouver un titre-phare semble ainsi quasiment impossible. Parions cependant que Hold Heart vous donnera la chair de poule, que Me And Armini vous fera taper du pied et que Ha Ha transportera votre esprit dans des contrées encore inconnues.

Rap de qualité pour The Game & Co

The Game a passé deux mois en prison au début 2008. (amazon)
The Game a passé deux mois en prison au début 2008. (amazon)

Il y a trois ans, The Game perçait dans la galaxie hip-hop avec l'excellent "The Documentary". Après avoir passé deux mois en prison pour port d'arme illégal, le rappeur américain revient avec son 3e album, intitulé "LAX".

"LAX" et ses 19 titres regorge d'invités prestigieux, de Lil Wayne à Busta Rhymes en passant par Nas, Common et Ludacris. L'album propose un rap de qualité, garni de plusieurs perles, mais aussi de quelques lourdeurs.

My Life, tube en puissance, sort du lot. De même, le flow coulé de Nas fait un malheur sur Letter To The King. Money est aussi un gros morceau.

Testament musical pour e.s.t.

L'évolution d'e.s.t. a été stoppée par la mort de son leader. (amazon)
L'évolution d'e.s.t. a été stoppée par la mort de son leader. (amazon)

Esbjörn Svensson, victime d'un accident de plongée , est mort le 14 juin. Moins d'un mois auparavant, le pianiste de jazz scandinave mettait la dernière main à "Leucocyte", sixième et ultime album de Esbjörn Svensson Trio (e.s.t.).

"Leucocyte", testament musical qui ne devait pas l'être, montre une nouvelle face du trio scandinave: un jazz avant-gardiste, complexe, sombre voire agressif, à l'image de Ab Initio, 1er mouvement de la suite Leucocyte.

Cette dernière, qui clôt l'album, fait écho à celle qui ouvre l'album, intitulée Premonition. Et au milieu de ce déferlement sonore, Jazz, morceau classique, ode à la tradition, véritable retour aux fondamentaux. Quel bonheur, quel dommage!

Didier Kottelat

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Les autres sorties attendues

Metallica, "Death Magnetic" (12 septembre)

Julien Clerc: "Où s'en vont les avions" (15 septembre).

Cyndi Lauper, "Bring ya to the Brink" (15 septembre).

Travis, "Ode to J.Smith", 29 septembre

Ayo, "Gravity at Last" (29 septembre).

Oasis, "Dig Out Your Soul" (2 octobre).

Bob Dylan, "Tell Tale Signs" (6 octobre)

The Cure, "4,13 Dream" (13 octobre)

Anastacia, "Heavy Rotation" (24 octobre).

Pink, "Funhouse" (27 octobre).

AC/DC, "Black Ice" (28 octobre).

Dido, "Safe Trip Home" (4 novembre)

U2, "No Line on the Horizon" (18 novembre)

Le retour de Metallica

"Si c'est trop fort, c'est que vous êtes trop vieux": après cinq ans de hiatus, les quadragénaires de Metallica sortent un album de "metal" sans concessions qui pourrait les réconcilier avec leurs admirateurs de la première heure, désemparés par de récents errements.

"Death Magnetic", disponible vendredi dans le monde entier, marque un retour des quatre Californiens à leurs racines, notamment l'album "Master of Puppets" (1986), salué comme le sommet de leurs 25 ans de carrière.

La couverture de l'album, un cercueil entouré d'un champ magnétique, rappelle celle du cimetière de "Master of Puppets". Les paroles sont toujours aussi sombres, peuplées d'êtres terrifiants qui doivent beaucoup à l'univers de l'écrivain H.P. Lovecraft.

Avec "Death Magnetic", une heure et 15 minutes de furie, les hommes en noir devraient repartir sur des bases saines, juge le bimensuel Rolling Stone, qui qualifie l'album d'"équivalent musical de l'invasion de la Géorgie par la Russie: un acte d'agression soudain de la part d'un géant endormi".