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Le circuit court de la culture sʹimpose aussi en Suisse

Guillaume Bozonnet, leader du groupe Kadebostany. [Sophie Brasey]
Le circuit court de la culture sʹimpose aussi en Suisse / Vertigo / 7 min. / le 16 mars 2021
Privés de leur public depuis un an, une pléthore d'artistes adoptent une communication plus directe avec leurs fans grâce aux outils digitaux. Ce circuit court de la culture peut être complémentaire aux circuits traditionnels et créer un nouveau type de relation entre artistes et public.

Cʹest un des effets de la pandémie. Les artistes ont de plus en plus recours à la méthode du "do it yourself" (faites-le vous-même) en cherchant une communication directe avec leurs fans grâce à lʹauto-édition ou en créant leur propre chaîne YouTube.

Les exemples sont nombreux en Suisse, comme le Béjart Ballet Lausanne qui se redéploie sur Internet avec une plateforme payante de vidéos à la demande ou l'écrivain genevois Joël Dicker qui vient d’annoncer son intention de quitter son éditeur pour créer sa propre maison d’édition.

L'auto-édition pour les écrivains débutants

Du côté du livre, le marché de l’auto-édition est en pleine croissance et même les maisons d'édition s'y mettent, comme Slatkine qui a lancé en 2020 la toute première plateforme du genre, baptisée ISCA-Livres. Une tendance qui n'inquiète pas Ivan Slatkine, son directeur: "L'auto-édition va permettre à certains écrivains en herbe de pouvoir se développer à titre personnel et arriver à une certaine maturité pour ensuite peut-être passer dans une maison d'édition", confie-t-il à la RTS.

De la musique à la TV

Mais ce besoin d’autonomie et cette volonté de contourner les circuits traditionnels sont aussi présents chez des artistes confirmés comme Kadebostany, projet du musicien Guillaume Bozonnet, qui vient de lancer Kadebostany TV. Cette chaîne YouTube sert à promouvoir la musique du groupe, mais également à faire vivre à l'auditoire les coulisses de ses productions.

"C'est ça qui m'anime et je crois que ce qui est beau dans Kadebostany TV et dans les documentaires en général, c'est quand on voit des gens qui sont passionnés. Ce qui va rester plus tard dans la mémoire des gens, c'est les idées magnifiques, c'est les trouvailles, ça c'est vraiment important", estime Guillaume Bozonnet.

Cette tendance à l’autonomie des artistes encouragée par la crise sanitaire pourrait bien inscrire dans la durée le concept de circuit court de la culture à côté, voir en remplacement, des circuits traditionnels.

Miruna Coca-Cozma/sb

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