Chronique acide de la vie dans une agence de publicité
new-yorkaise au début des années 1960, "Mad Men", diffusé depuis
seulement un an sur les petits écrans américains, succède aux
"Soprano" au palmarès de cette catégorie reine des Emmys .
Côté série comique, c'est "30 Rock" qui a été distinguée pour la
deuxième année consécutive. Cette satire de la vie quotidienne dans
une chaîne de télévision a également valu à Alec Baldwin, dans la
catégorie du meilleur acteur dans une série comique, le premier de
ses Emmys en sept nominations.
Plus jamais Sarah Palin
L'autre vedette de "30 Rock", Tina Fey, a obtenu deux
récompenses: l'une de la meilleure actrice dans une série comique,
un doublé après celle de 2007, et l'autre au titre du scénario.
Cette habituée de l'émission "Saturday Night Live" a récemment fait
rire les Américains en imitant la candidate républicaine à la
vice-présidence Sarah Palin. "Je voudrais cesser de jouer cette
femme le 5 novembre, ce serait super", a plaisanté Tina Fey après
la cérémonie, allusion à l'élection présidentielle américaine du 4 novembre.
Glenn Close, à l'occasion de sa 11e nomination depuis 1984, a
décroché sa deuxième statuette aux Emmys, meilleure actrice dans
une série dramatique pour "Damages", un thriller juridique. A 61
ans, Glenn Close détient aussi cinq nominations aux Oscars.
Moins célèbre mais sans être un inconnu, puisqu'il s'agissait de
sa quatrième nomination aux Emmys, Bryan Cranston a créé la
surprise en enlevant le trophée du meilleur acteur dans une série
dramatique pour "Breaking Bad", l'histoire d'un professeur de
chimie qui sombre dans une folie meurtrière.
5 Emmy pour "John Adams"
"John Adams" a reçu cinq trophées
dimanche soir, dont celui de la meilleure mini-série. Cette oeuvre
qui raconte la vie du deuxième président des Etats-Unis a été
diffusée en sept parties cette année sur la chaîne câblée HBO. Pour
le rôle-titre de "John Adams", Paul Giamatti, révélé dans
"Sideways" et nommé aux Oscars en 2006, a raflé l'Emmy du meilleur
acteur dans une mini-série ou un téléfilm, tandis que sa partenaire
à l'écran Laura Linney a été consacrée par le trophée de la
meilleure actrice dans la même catégorie.
Laura Linney a saisi l'occasion pour saluer les "pères fondateurs"
des Etats-Unis, qu'elle a comparé aux "animateurs communautaires",
une expression récemment utilisée par le camp républicain pour s'en
prendre à la candidature du démocrate Barack Obama à la Maison
Blanche. "J'éprouve le plus grand respect pour ceux qui servent
leur communauté. Nos pères fondateurs étaient des animateurs
communautaires (...) j'ai l'impression que cela a été foulé aux
pieds. Je ne pense pas que quiconque mérite qu'on lui manque de
respect parce qu'il sert" le public, a déclaré l'actrice.
afp/ap/cab
Téléfilm sur la présidentielle de 2000
Dans une cérémonie décidément politique, "Recount", qui narre les coulisses de la fameuse élection de 2000 entre George W.Bush et Al Gore, jouée à quelques voix près en Floride, a obtenu l'Emmy du meilleur téléfilm.
"Nous ne voulons vraiment pas tourner "Recount 2", a plaisanté Jay Roach, le réalisateur de cette oeuvre dans laquelle jouait notamment Kevin Spacey, en allusion à une possible élection serrée entre Barack Obama et le républicain John McCain le 4 novembre.
Obama devant McCain
A cinq jours du premier débat entre les deux candidats à la présidentielle américaine, le démocrate Barack Obama est remonté dans les sondages depuis que son concurrent républicain John McCain a pataugé sur la réponse à donner à la crise financière, la pire aux Etats-Unis depuis les années 1930.
Pendant que le gouvernement Bush et le Congrès s'opposent sur un plan de sauvetage de 700 milliards de dollars (500 milliards d'euros), les électeurs ont des angoisses concernant l'économie, qui est revenue au centre de leurs préoccupations.
Les sondages nationaux indiquent que l'avance de McCain dans la course à la Maison Blanche a disparu depuis les secousses sur les marchés.
Le dernier sondage Gallup a donné Obama en tête des intentions de vote, avec 50% contre 44% pour McCain.
Il y a huit jours, à la veille de la crise financière, les deux candidats étaient à peu près à égalité, avec 47% pour le républicain contre 45% pour le démocrate.
Le débat télévisé de vendredi prochain sera l'occasion de tenter de renverser à nouveau la tendance pour McCain.