Balasko fidèle à son style, Béart surprend
Avec "Cliente", Josiane Balasko signe un nouveau film dans lequel son style si personnel s'exprime à merveille. Emmanuelle Béart étonne elle par sa prestation dans un quasi-film d'horreur, alors qu'Helen Hunt réussit le test de la réalisation.
Après avoir osé parler de l'homosexualité féminine dans "Gazon
maudit", se risquant au passage dans un rôle difficile, Josiane
Balasko se penche sur un autre tabou dans son sixième film, la
prostitution masculine. "Cliente" évoque une femme de 50
ans, belle et équilibrée, qui s'offre régulièrement les services de
jeunes hommes trouvés sur internet.
La réalisatrice-actrice avoue avoir eu beaucoup de mal à monter
ce film, car les producteurs étaient très réticents à soutenir ce
projet plutôt risqué. Pas découragée, Josiane Balasko a transformé
son scénario en un roman qui a reçu un beau succès en librairie. Et
les producteurs sont rapidement revenus...
Nathalie Baye femme libérée
Dans cette sorte de "Pretty Woman" inversé, Josiane Balasko,
jamais avare de provocations, porte un regard bienveillant et sans
jugement de valeur sur une femme à la sexualité différente,
magnifiquement campée par une Nathalie Baye pas habituée à ce type
de personnages.
Escort boy et marié
La vie de cette quinquagénaire se trouble quand elle rencontre
un séduisant escort (Eric Caravaca) qui s'efforce de cacher sa
double vie à son épouse (Isabelle Carré). Et celle-ci va évidemment
découvrir le pot aux roses.
Habituée à des rôles hauts en couleur, Josiane Balasko a cette
fois préféré interpréter la soeur et la confidente de Nathalie
Baye, un peu plus coincée et en recherche perpétuelle du grand
amour.
Fantômes du tsunami au cinéma
Utiliser le tsunami de 2004 comme
point de départ d'un sombre film de fantômes, l'idée paraît osée et
même à la limite de la décence. C'est toutefois le pari de
"Vinyan" , un film britannique
réalisé par un Belge, Fabrice Du Welz, avec une majorité d'acteurs
français, dont une inattendue Emmanuelle Béart (découvrez notre
grande interview ci-dessus).
Un couple en vacances en Thaïlande perd son fils lors du tsunami
de la veille de Noël. Son corps n'a jamais été retrouvé et ses
parents ne peuvent se faire à l'idée de sa mort. Ils décident donc
de rester vivre sur les lieux du drame. Et un jour, la maman
(Emmanuelle Béart) croit voir son fils à la TV et se persuade qu'il
a été enlevé. Et se lance à sa recherche.
Vivants chez les morts-vivants
Lancé sur le ton du drame psychologique, "Vinyan" sombre vite
dans l'ambiance sombre des fantômes. "Quand on meurt de mort
violente, l'esprit du défunt n'est pas en paix, se met en colère et
devient un vinyan", affirme une croyance thaïlandaise. La maman
éplorée se lance donc dans une quête aussi désespérée que
dangereuse de son fils devenu un vinyan.
Filmée par saccades rapides, cette plongée d'un couple de vivants
dans le monde des morts-vivants prend le contre-pied des schémas
traditionnels. Si la critique est dubitative, la performance
d'Emmanuelle Béart dans cette jungle étouffante est unanimement
louée.
Helen Hunt derrière la caméra
Une comédie romantique, une de plus. Avec pour titre " Une histoire de famille" . On va rester à la maison
ce soir... Ce serait peut-être une erreur, car, sans être le film
du siècle, ce long-métrage dispose de quelques atouts.
Il faut tout d'abord oublier le titre, une traduction un peu
navrante de "Then she found me", intitulé anglais plus juste de ce
film adapté du best-seller d'Elinor Lipman, paru en 1990. Il faut
aussi souligner la première prestation derrière la caméra de
l'actrice Helen Hunt, révélée par "Twister" puis oscarisée en 1998
pour son rôle savoureux dans "Pour le pire et pour le
meilleur".
Joli casting
Pour son premier film, Helen Hunt
est tombée sous le charme d'une intrigue complexe, dans laquelle
interviennent une quasi-quadragénaire priant pour tomber enceinte,
son mari qui décide de la quitter avant de faire machine arrière,
un futur amant en puissance et une mère biologique qui refait
surface.
Malgré un budget modeste, la réalisatrice, qui joue le premier
rôle, a néanmoins pu s'offrir un joli casting. Le mari est campé
par Matthew Broderick ("War Games", "Familiy Business"), l'amant
par Colin Firth (l'inoubliable Darcy de "Bridget Jones") et la
maman par la beaucoup trop rare Bette Midler.
Frédéric Boillat
Publié
L'agenda cinéma
Sorties de la semaine:
"Cliente", de Josiane Balasko. Avec Nathalie Baye, Eric Caravaca, Josiane Balasko et Isabelle Carré
"Une histoire de famille", d'Helen Hunt. Avec Helen Hunt, Bette Midler et Colin Firth
"Vinyan", de Fabrice du Weltz. Avec Emmanuelle Béart et Julie Dreyfus
"7h58 ce samedi-là", de Sydney Lumet. Avec Philip Seymour Hoffman, Ethan Hawke et Marisa Tomei
"Rumba", de Dominique Abel et Fiona Gordon. Avec Dominique Abel et Fiona Gordon
"Go Fast", d'Olivier Van Hoofstadt. Avec Olivier Gourmet et Gil Milan
"Eagle Eye", de D.J.Caruso. Avec Shia LaBeouf et Rosario Dawson
La semaine prochaine:
"Vicky Cristina Barcelona", de Woody Allen. Avec Scarlett Johansson, Penelope Cruz et Javier Bardem
"Blindness", de Fernando Meirelles. Avec Julianne Moore et Gael Garcia Bernal
"Tropic Thunder", de Ben Stiller. Avec Ben Stiller et Jack Black
L'info cinéma de la semaine
Les fans de la plus célèbre mèche blonde de la bande dessinée vont être comblés. Titeuf va en effet débarquer dans les cinémas en 2010. Le tournage doit commencer prochainement.
Le dessinateur genevois Zep signe le script et va réaliser cette comédie "riche d'imprévus, d'émotion et de rebondissements", ont annoncé les producteurs du film cette semaine à Paris. Outre les BD, Titeuf a déjà fait l'objet depuis 2001 de séries de courts dessins animés pour la télévision.
Les producteurs n'ont pas encore dévoilé qui interprétera le bambin turbulent et ses amis.
Zep a vu le jour en 1967 à Genève. Lauréat notamment du Grand Prix de la ville d'Angoulême 2004, il a imaginé Titeuf en 1992. Ce personnage est devenu depuis un phénomène d'édition.
Traduites en 25 langues, les aventures du cancre se sont vendues à plus de quinze millions d'exemplaires. Le 12e album sorti à fin août a été tiré à 1,8 million d'exemplaires, dont 100'000 destinés à la Suisse romande.