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Sorties ciné: un "Martyrs" sur les écrans

"Martyrs", c'est 1h40 de violence et de suspense. Sensibles s'abstenir!.
"Martyrs", c'est 1h40 de violence et de suspense. Sensibles s'abstenir!.
Déferlement de violence dès ce mercredi avec la sortie du controversé "Martyrs", film du Français Pascal Laugier. Les âmes sensibles lui préféreront "The Visitor", comédie dramatique sur l'immigration.

Amateurs de pellicule terrifiante, accrochez-vous. "Martyrs" , le deuxième film de
Pascal Laugier qui a fait trembler la censure hexagonale pour sa
violence extrême, arrive sur les écrans romands.

Après une première oeuvre au passage discret dans les salles
("Saint Ange"), Pascal Laugier continue son exploitation de
l'horreur, mais il frappe cette fois un grand coup de poing sur la
table (et dans le faciès du cinéphile). "Martyrs": une oeuvre à la
violence tant graphique que psychologique dont l'héroïne,
séquestrée et martyrisée dans son enfance, se retrouve 15 ans plus
tard face à ses bourreaux pour un carnage garanti.

La censure dans tous ses états

Entre film d'auteur et cinéma
d'exploitation, le brûlot de Pascal Laugier est un digne descendant
des "gialli" à la Dario Argento. Il a toutefois divisé la
Commission française de classification des films, qui l'a dans un
premier temps interdit aux moins de 18 ans.



En pleine période post-traumatique à la suite de l'affaire Fritzl
en Autriche, il a fallu l'intervention de la ministre de la Culture
Christine Albanel, qui a auditionné le cinéaste (!), pour que la
limite d'âge soit abaissée à 16 ans. Qualifié de "premier film
d'horreur métaphysique" par le magazine "Mad Movies", "Martyrs" a
ainsi bénéficié d'une belle promotion malgré lui...

Interdiction aux moins de 18 ans en Suisse

Et quid de la Suisse? L'âge légal a été fixé à 18 ans. Point de
polémique donc puisque c'est le distributeur lui-même, en
l'occurrence Frenetic Films, qui a pris la décision. "Nous estimons
que le public cible pour un slasher comme "Martyrs" a de toute
manière plus de 18 ans", nous explique Eric Bouzigon, responsable
de la promotion du film, en précisant que "commercialement, nous
n'avons pas grand-chose à y perdre".



Il faut dire qu'en France, fixer l'âge légal d'un film à 18 ans
équivaut à un véritable suicide commercial puisque la projection du
film est tout simplement interdite dans la plupart des salles (ce
fut le cas notamment de "Baise-moi" en 2000 et "Saw 3" en
2003).

"The Visitor", la bonne surprise

Nous avons notre "Forteresse", les
Américains ont désormais leur "Visitor", deux oeuvres qui abordent
le thème de l'immigration. Si Fernand Melgar a choisi l'option du
documentaire, Thomas McCarthy a lui opté pour la fiction. Mais le
constat est le même: les immigrés ont une situation peu enviable
des deux côtés de l'Atlantique.



L'histoire de "The Visitor" commence dans l'appartement d'appoint
d'un vieux professeur d'uni désenchanté. Celui-ci se retrouve
contraint de cohabiter avec 2 immigrés victimes d'une escroquerie
immobilière. Débute alors une relation qui deviendra amicale.

Grand Prix du jury à Deauville

Heureuse surprise dans le paysage cinématographique américain,
"The Visitor", film indépendant tourné dans les rues de New York, a
raflé plusieurs prix prestigieux, dont le Grand Prix du jury au
dernier festival de Deauville.



Comme Fernand Melgar avec sa "Forteresse", Thomas McCarthy évite
le piège de l'empathie tout en proposant un film à la sensibilité à
fleur de peau, ce qui constitue la principale qualité du film. Le
réalisateur a également eu la bonne idée d'attribuer le rôle du
professeur à Richard Jenkins, un habitué des seconds rôles qui tire
très bien son épingle du jeu. Une bonne surprise, on vous dit!

"Article 43", plongée en prison

La cinéaste suisse Denise Gilliand
propose avec "Article 43" une plongée dans l'unvivers carcéral des
Etablissements pénitenciers de la Plaine de l'Orbe. En substance,
la réalisatrice de 44 ans a décidé de suivre en 2007 des détenus
condamnés à de lourdes peines et qui, soumis à l'ex-article 43 du
code pénal sur les détenus dangereux, attendent une réévaluation de
leur situation. Elle les filmera durant un an lors de la
participation à un atelier de cinéma.



Opportunité rare de voir une prison romande de l'intérieur,
"Article 43" s'interroge sur le rôle de l'art dans la difficile
quête de réinsertion.



Patrick Suhner

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L'agenda cinéma

Sorties de la semaine:

"Martyrs", de Pascal Laugier. Avec Avec Mylène Jampanoï, Morjana Alaoui, Catherine Bégin.

"The Visitor", de Thomas McCarthy. Avec Avec Richard Jenkins, Haaz Sleiman, Danai Jekesai Gurira.

"Trip To Asia", de Thomas Brube. Avec die Berliner Philharmoniker, Simon Rattle.

"Article 43", de Denise Gilliand.

La semaine prochaine:

"Bouquet final", de Michel Delgado. Avec Didier Bourdon, Marc-André Grondin, Bérénice Bejo.

"James Bond 007: Quantum of Solace", de Marc Forster. Avec Daniel Craig, Gemma Arterton, Judi Dench.

"Mes stars et moi", de Laetitia Colombani. Avec Kad Merad, Catherine Deneuve, Emmanuelle Béart.

"No More Smoke Signals", de Fanny Bräuning. Avec Roxanne Two Bulls, John Trudell.

"Quelques jours avant la nuit", de Simon Edelstein. Avec Jean-Pierre Gos, Caroline Gasser.

"Saw 5", de David Hackl. Avec Julie Benz, Meagan Good, Tobin Bell.

Les infos cinéma de la semaine

Roger Moore, qui a incarné sept fois James Bond 007, a été fait mardi commandeur de l'ordre des Arts et Lettres, l'un des plus honorifiques en France. L'acteur britannique, qui est devenu célèbre en Europe et particulièrement en France pour les séries "Le Saint" et "Amicalement Vôtre" avec Tony Curtis, a affirmé que c'était "plus important à ses yeux que de recevoir un Oscar".

Joaquin Phoenix a l'intention de mettre un terme à sa carrière au cinéma, a-t-il annoncé à l'émission de télévision "Extra" diffusée mardi. "Je veux saisir cette occasion pour vous donner l'exclusivité (...) je ne vais plus faire de films", a-t-il indiqué lundi soir à Paul Newman à Hollywood. L'acteur américain, 34 ans, a affirmé qu'il allait désormais se consacrer à la musique. Actuellement à l'affiche du drame "Reservation road", Joaquin Phoenix a été nommé aux Oscars en 2006 pour son incarnation du chanteur de country Johnny Cash dans "Walk the line". Il avait aussi reçu une nomination à la statuette du second rôle en 2001 pour "Gladiateur".