L'expression "cancel culture" a d’abord été utilisée par des détracteurs de certains mouvements sociaux qui en critiquaient les dérives. Parmi eux, l’ancien président américain Donald Trump.
Si l’expression a été largement médiatisée avec l’avènement du mouvement #MeToo sur les réseaux sociaux, le fait de mettre en cause des personnalités publiques existe depuis plus longtemps. "Dans les années 70, le Mouvement de libération des femmes à Genève avait fait circuler une liste de gynécologues à boycotter", rapporte Sarah Kiani, historienne des mouvements sociaux, chercheuse à l’Université de Neuchâtel et au Centre Marc Bloch à Berlin.
Quand on pense aux cas Matzneff ou Duhamel, ils ont amené #MeToo à amener le débat
Ce qui dérange, c’est l’attaque à la liberté d’expression, une certaine forme de censure qui rend impossible le débat. C’est ce que déplore notamment le dessinateur de presse Patrick Chappatte. "Quand on commence à vouloir faire taire ou demander des excuses, c’est là que ça va trop loin." Pour Sarah Kiani, au contraire, certains cas ont soulevé le débat. "Quand on pense aux cas Matzneff ou Duhamel, ils ont amené #MeToo à porter le débat", conclut-elle.
Gabriela Cabré et l'équipe du Point J