Le secteur culturel suisse comptait 298'000 personnes actives en 2020. Leur nombre a diminué de 4,7% par rapport à 2019 qui comptait 312'000 personnes exerçant un métier culturel. Il s’agit de la baisse la plus forte depuis 2010. A noter tout de même que jusqu’en 2019, le nombre de travailleurs culturels a augmenté de 1,3% par an en moyenne.
Cette baisse n'est pas équitablement répartie: elle est trois fois plus élevée dans les zones rurales que dans les centres. A Zurich par exemple, on observe même une augmentation de 3,6%, région dans laquelle le nombre de travailleurs culturels a le plus augmenté entre 2010 et 2019 (+20,9%), précise l'Office fédéral de la statistique.
Des groupes de personnes plus touchés que d'autres
Chez les femmes, le nombre a davantage diminué que chez les hommes entre 2019 et 2020. La baisse a aussi touché les temps partiels et les nouveaux arrivés. L'impact le plus notable est sur celles et ceux qui exercent un métier culturel dans un autre secteur, comme celui de graphiste dans une banque. Cette catégorie a perdu 8% de ses effectifs.
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Un entre-deux
Pour Olivier Moeschler, sociologue et responsable du domaine culture à l'Office fédéral de la statistique, ces chiffres représentent un entre-deux.
"Le secteur est fragile, il a été touché, mais il avait été aidé. Si on avait enregistré une baisse de 10% cela aurait été énorme, 1% assez peu, - 5% c'est un entre-deux. C'est conséquent, mais ça aurait pu être pire", explique-t-il.
Et après?
Aucun statisticien ne se prononcera sur l'éventuel risque d'aggravation de cette situation lorsque les aides s'arrêteront. Néanmoins, deux points positifs: même s'il subit encore des restrictions, le secteur culturel a repris son activité et le fait que cette baisse s'inscrit dans une augmentation globale des effectifs culturels en Suisse depuis dix ans.
Sylvie Lambelet/mccoz