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La Fondation Bodmer met à l'honneur Dante Alighieri, 700 ans après sa mort

A l'occasion des 700 ans de la mort de Dante, une exposition à la Fondation Bodmer retrace l'influence de l'oeuvre du poète.
A l'occasion des 700 ans de la mort de Dante, une exposition à la Fondation Bodmer retrace l'influence de l'oeuvre du poète. / 19h30 / 2 min. / le 26 septembre 2021
Il y a 700 ans mourait le grand poète italien Dante Alighieri, auteur de la Divine Comédie, son texte majeur. Une exposition inédite retraçant l'influence de l'écrivain s'est ouvert à la Fondation Bodmer à Genève.

Il ne reste pratiquement aucune trace de Dante Alighieri, poète florentin du XIVe siècle: ni autographe, ni portrait. Pourtant ses écrits et un visage nous sont parvenus 700 ans après sa mort. A la fondation Bodmer, une exposition retrace cette transmission, des lettres à la peinture.

"C'est très intéressant de constater que le visage de Dante a été inventé par Botticelli au XVe siècle", explique dimanche dans le 19h30 le professeur Michael Jakob, commissaire de l'exposition La Fabrique de Dante.

"On peut dire que Dante a été fabriqué, comme son oeuvre que nous lisons, puisque nous ne possédons pas un seul manuscrit de sa main. Chez Dante, tout a été fabriqué siècle après siècle et notre exposition essaie de mettre ça en lumière."

Un poète en exil

Les visiteurs pourront retrouver des éditions posthumes richement illustrées de la Divine Comédie, le poème le plus célèbre de Dante. Le texte narre un voyage à la première personne dans le royaume des morts de l'Enfer au Paradis, en passant par le purgatoire. La Divine Comédie a été écrite pour la première fois en dialecte toscan et non en latin, ce qui constituait une révolution.

Dante a écrit sa Divine Comédie alors qu'il était lui-même sur la route, en exil, chassé de Florence. Selon le professeur Jacques Berchtold, directeur de la Fondation Martin Bodmer, cela a influencé son oeuvre.

"On ne connaît pas exactement les bibliothèques qu'il a fréquentées, les cours où il a servi. On sait seulement que cet exil l'a fondamentalement marqué et que la Divine Comédie conserve la trace et la douleur de l'exil."

Une inspiration pour de nombreux auteurs

Le thème de l'exil contenu dans la Divine Comédie a servi d'inspiration à des auteurs modernes, comme Primo Levi, James Joyce ou Borges.

"On le copie, on le pastiche, on se l'approprie de différentes façons. Les artistes continuent d'inventer des images de Dante. C'est vraiment le grand point de référence de tous les domaines et ça va jusqu'à la BD et le manga de nos jours", conclut  Michael Jakob.

Aurélie Coulon/asch

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