Cette exposition venue de Suisse, c'est "Checkpoint". Plusieurs artistes établis en Suisse romande, en particulier François Burland et Audrey Cavelius, l'avaient montée en collaborant avec de jeunes migrants venus essentiellement d'Afrique subsaharienne et d'Afghanistan. L'idée centrale: imaginer des œuvres qui permettent à ces jeunes d'y déposer eux-mêmes leurs histoires, leurs odyssées, leurs traumatismes, leurs espoirs.
Amenant avec eux à Dakar certaines des images réalisées en Suisse, les artistes en ont réalisé d'autres sur place, avec une nouvelle équipe de collaborateurs locaux: des migrants de retour, des réfugiés arrivés au Sénégal du Congo, de Mauritanie, de Côte d'Ivoire ou de République Centrafricaine.
Les œuvres proposées par François Burland sont des cartes géographiques semi-imaginaires, décrivant le périple des migrants dans un registre qui tient du fantastique et de l'onirique: ce sont des collages d'images hétéroclites (affiches de cinéma, planches zoologiques anciennes, gravures médiévales...) proposés par l'artiste aux participants. Il en amène des milliers. C'est par leur choix d'images et leur manière de les associer que leur histoire à eux "insuffle leur vie à ces figures de papier", selon François Burland.
Audrey Cavelius invite quant à elle les participants à se mettre en scène dans des clichés, en créant ensemble les scénographies et les costumes. Entre portrait et autoportrait, ces photos racontent ce qu'ils rêvent d'être, ce qu'ils ont peur de devenir, de quoi est faite leur réalité aujourd'hui.