Auteur de plus de 80 romans, essais et monographies, directeur de revues et longtemps habitué des plateaux de télévision, Philippe Sollers avait atteint la notoriété avec son roman "Femmes" en 1983.
"Les Éditions Gallimard ont la grande tristesse de faire part du décès de Philippe Sollers, né Philippe Joyaux, survenu le 5 mai 2023", a annoncé l'éditeur dans un communiqué, confirmant une information du Figaro.
"L'homme épris de liberté et des beautés de ce monde, l'amoureux des beaux-arts, de la musique et des lettres célébrant le sacré d'ici-bas, l'infatigable animateur de la vie intellectuelle et littéraire qui créa et anima avec ses amis les revues +Tel quel+ (1960) et +L'infini+ (1983), l'auteur d'une oeuvre romanesque novatrice et anticonformiste et d'essais critiques à la sensibilité universelle, l'ami furtif et attentif qui n'a jamais renoncé à dire que +le bonheur est possible+, a rejoint +la vérité du grand merveilleux silence+", poursuit Gallimard.
"Je suis venu, j'ai vécu, j'ai rêvé", ajoute l'éditeur, citant l'un des derniers ouvrages du défunt, "Agent Secret" (2021).
"Jamais scolaire, plutôt solaire"
"Il était le plus vénitien des écrivains français, tout en dédales, masques et labyrinthes", a pour sa part réagi sur Twitter Michel Field, le directeur culture et spectacle vivant de France Télévisions, saluant cet auteur d'un dictionnaire amoureux de Venise.
"Jamais scolaire, plutôt solaire. Il a marqué de son empreinte et de son ironie plusieurs décennies de vie intellectuelle et littéraire. En plus, il était drôle et amical", a-t-il ajouté.
Né le 28 novembre 1936 à Talence (Gironde) dans une famille d'industriels, gaullistes de gauche et catholiques, Philippe Sollers avait abandonné ses études pour se consacrer à la littérature, troquant son patronyme de Joyaux pour celui de Sollers, du latin "sollus" et "ars" ("tout entier art") et publiant son premier roman, "Une curieuse solitude", à 22 ans.
Il était marié depuis 1967 à la psychanalyste Julia Kristeva, avec qui il a eu un fils, David.
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