Geneviève de Fontenay est décédée dans la nuit de lundi à mardi. Retirée de la vie publique depuis quelques années, elle avait été mise en examen en juin dernier pour injures et incitation à la discrimination transphobes.
Emblématique "Miss des Miss", elle avait quitté le concours pour divergences de vues en 2010. Défendant une image conservatrice de la féminité, elle avait progressivement été ostracisée.
En 2002, Endemol, géant européen de la téléréalité, avait racheté la société Miss France. Rapidement, la "dame au chapeau" et Endemol était entrés "en conflit éthique", selon elle, sur l'organisation du concours et de la cérémonie. Elle avait fini par en claquer la porte pour lancer son propre concours dissident, "Miss Prestige nationale", déclenchant une guerre judiciaire avec Endemol.
"La famille Miss France partage la peine de sa famille et de ses proches. Elle restera à jamais dans nos coeurs", a réagi sur le réseau social X (ex-Twitter) la société Miss France, louant une personnalité qui "a su mettre en avant les femmes et leur indépendance".
Directrice du comité Miss France
Née le 30 août 1932 à Longwy, en Meurthe-et-Moselle, dans une famille de dix enfants dont elle est l'aînée, Geneviève Mulmann s'est tôt fait remarquer par ses tenues, portant dès l'adolescence des tailleurs chics. Elle rencontre en 1954 le président de la structure Miss France de l'époque, Louis Poirot, dit de Fontenay, de 24 ans son aîné.
Elue "Miss Elégance" 1957, Geneviève de Fontenay a été un temps mannequin pour Balenciaga. Pendant des décennies, elle incarne l'élégance à la Française avant d'en devenir une figure désuète.
Elle reprendra seule en 1981 la direction du comité Miss France après la disparition de Louis de Fontenay.
Des propos polémiques
Connue pour ses coups de gueule et ses propos polémiques, elle avait boycotté le centenaire des concours de beauté en France organisé fin 2020 par TF1. Geneviève de Fontenay rejetait la date de 1920 - celle du premier concours de "la plus belle femme de France" - et retenait celle de 1928, lorsqu'il fut rebaptisé "Miss France".
Dès l'annonce de sa mort, les réactions ont afflué: "Tristesse et émotion après la disparition de notre chère dame au chapeau (...) J'aimais son franc-parler, ses emportements patriotiques, sa défense des Miss France. RIP, pensées à sa famille", a réagi sur le réseau social X le journaliste et animateur Stéphane Bern.
"Geneviève de Fontenay, elle avait son petit caractère (...) elle a tenu haut et fort son poste de patronne des Miss France", a réagi sur BFMTV Jean-Pierre Foucault. Du côté politique, le président des Patriotes Florian Philippot (ex-RN) a fait part de sa "tristesse": "J'ai eu le bonheur de partager d'excellents moments avec cette Française toujours chic, élégante, engagée, très sincère dans ses convictions humanistes et sociales", a-t-il écrit.
Au cours de sa vie, Geneviève de Fontenay a multiplié les changements de caps politiques d'Arlette Laguiller à Ségolène Royal en passant par Florian Philippot.
agences/iar