Un musée à Berne propose une exposition sur... rien

Le Musée de la communication à Berne a décidé de mettre le "rien" à l'honneur. L'exposition souhaite aiguiser notre regard sur ce qui nous entoure. Surtout quand il s'agit de "non-lieux", comme les salles d'attente qui se ressemblent partout dans le monde et dans lesquelles nous passons en moyenne environ 5 ans de notre vie.

"Nous sommes courageux et probablement le premier musée au monde à montrer le rien. Les musées sont en effet plus souvent associés au plein qu'au vide. Et c'est justement ce qui nous intéresse, que là où l'on ne soupçonne rien, il y ait soudain beaucoup de choses", explique dans le 19h30 Jaqueline Strauss, directrice du Musée de la communication de Berne.

"Le rien est partout, mais il faut avoir l'ouverture d'esprit et le regard pour le voir, et c'est ce que l'exposition apporte

"Et ce rien, il nous préoccupe plus que nous ne le pensons. Nous rêvons de ne rien faire. Nous travaillons, car rien ne vient de rien, et ce même si nous savons qu'au final nous ne pouvons rien emporter."

"Le rien est partout", sourit Jaqueline Strauss. "Mais il faut avoir l'ouverture d'esprit et le regard pour le voir, et c'est ce que l'exposition apporte."

"Le rien n'est pas possible dans l'absolu"

Les oeuvres montrent l'absence, le vide, le néant. Le projet a été lancé par Kurt Stadelmann. Le curateur de l'exposition voulait depuis longtemps construire une machine qui ne produise rien. Il n'a jamais osé.

"Le rien n'est pas rien. Le rien n'existe que dans notre tête. Nous disons cela des choses que nous ne comprenons pas, que nous ne connaissons pas, dont nous avons peur, nous disons que c'est rien. Mais le rien n'est pas possible dans l'absolu, parce qu'il y a toujours besoin, par opposition, de quelque chose autour", détaille Kurt Stadelmann.

L'exposition "Riens" est à voir jusqu'en juillet à Berne. Et pour l'apprécier, selon ses concepteurs, il faut s'attendre à rien.

Michael Maccabez/asch