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Nicolas Bideau ne sera plus "Monsieur cinéma"

Nicolas Bideau va promouvoir l'image de la Suisse à l'étranger.
Nicolas Bideau va promouvoir l'image de la Suisse à l'étranger.
Nicolas Bideau, le controversé "Monsieur Cinéma" de l'Office fédéral de la culture, quitte son poste pour prendre la tête de Présence Suisse, l'organe chargé de la promotion du pays à l'étranger. Durant son "règne", il s'est brouillé avec des acteurs renommés du cinéma suisse.

Le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE), dont
dépend Présence Suisse, a fait son choix parmi plusieurs
candidatures, a-t-il indiqué vendredi. Nicolas Bideau remplacera
Johannes Matyassy, en poste depuis 2001, qui a été nommé
ambassadeur à l'étranger.



Après cinq ans passés comme chef de la section cinéma à l'Office
fédéral de la culture (OFC), Nicolas Bideau repasse ainsi du
Département fédéral de l'intérieur à celui des affaires étrangères,
où il était entré en 1999. L'OFC a mis en route la procédure de
nomination de son successeur.

Un chef controversé

Durant ses cinq ans de fonction, Nicolas Bideau n'a laissé
personne indifférent. Loué par certains, il s'est aussi brouillé
avec des personnalités éminentes de la branche, dont le cinéaste
vaudois Lionel Baier, qui l'a critiqué vertement vendredi.



"Nous pourrons enfin retravailler sur le terrain politique et non
plus médiatique", a-t-il dit. "A force de faire des déclarations à
l'emporte-pièce dans les médias, les dossiers ont traîné, l'on n'a
pas avancé", critique Lionel Baier. Selon lui, rien n'a abouti. "Il
y a de nombreux chantiers ouverts, mais rien n'est terminé".
Nicolas Bideau devrait maintenant, avant de partir, mener une
discussion sérieuse avec les acteurs de la branche,
conclut-il.



Rolf Schmid, président de l'Association suisse des producteurs de
films (SFP), n'est pas tendre non plus. Nicolas Bideau "laisse des
dégâts", a-t-il dit à l'ATS. Pour lui, ce changement à la tête de
la section cinéma est un signal important pour une collaboration
constructive à l'avenir dans la branche. Rolf Schmid reconnaît tout
de même que Nicolas Bideau a essayé d'apporter une dynamique.



Pour Ivo Kummer, directeur des Journées cinématographiques de
Soleure, son successeur devra mieux communiquer avec toutes les
personnes concernées. Il devra aussi être un "prestateur de
services qui travaille pour la branche, et non l'inverse". Selon
Ivo Kummer, le concept de promotion de Nicolas Bideau est un échec
et il menace la diversité du cinéma suisse.

Nicolas Bideau se défend

Nicolas Bideau s'est défendu de ces attaques à la Télévision
suisse romande (TSR): "J'ai remis le public au centre. Au final, le
bilan est bon, la visibilité du cinéma a explosé avec nos
réformes". A propos des critiques, Nicolas Bideau a relevé qu'il a
"senti la pression dès le premier jour. Dès que l'on fait des
réformes, il y a forcément des gens contre nous. Cela fait partie
du 'job'".



Nicolas Bideau ne ressent pas d'usure, a-t-il ajouté à la TSR. "Je
me suis beaucoup dépensé pour promouvoir le cinéma suisse, mais je
me lance maintenant dans un nouveau défi pour promouvoir le pays à
l'étranger". "Monsieur Cinéma" reçoit aussi des compliments de son
chef, le directeur de l'OFC Jean-Frédéric Jauslin. Selon lui, il a
contribué à une plus forte perception des films helvétiques et à
mené une bonne politique de promotion des festivals.



Quant à la grogne des producteurs, elle n'est pas apaisée.
Déboutées par le Département fédéral de l'Intérieur, deux
associations ont fait recours et le Conseil fédéral devra trancher.
Dans leur plainte, elles reprochent à la section cinéma des
irrégularités et un traitement arbitraire.



ats/bkel

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Nicolas Bideau, une carrière de touche-à-tout

Fils de l'acteur Jean-Luc Bideau, Nicolas Bideau, né en 1969, a étudié à Lausanne, Bruxelles, Paris et Pékin et a obtenu une licence en sciences politiques.

En 2002, il a été nommé conseiller diplomatique du chef du Département fédéral de l'économie, fonction qu'il a occupée ensuite en 2003 pour Pascal Couchepin durant son année présidentielle.

Sa nouvelle tâche ne sera pas facile non plus, car l'action de Présence Suisse a été remise en cause par le passé.

Pas plus tard qu'en décembre dernier, le Parlement a coupé 2,5 millions dans l'enveloppe qui lui est attribuée. L'organisme a ainsi dû renoncer à une campagne de relations publiques aux Etats-Unis.