Les tableaux monumentaux de Notre-Dame de Paris à hauteur d'oeil dans une exposition
Parmi les grands décors visibles dans l'exposition "Grands décors restaurés de Notre-Dame" figurent treize immenses tableaux représentent chacun un acte des Apôtres. Appelés des "mays", ils ont été offerts chaque année au mois de mai entre 1630 et 1707 à Notre-Dame de Paris par la confrérie de Sainte-Anne des orfèvres parisiens en signe de dévotion à la Vierge.
Accrochés à l'origine côte à côte dans la nef de la cathédrale, ils formaient une collection unique en France, dispersée à la Révolution, puis partiellement rassemblée et replacée dans l'édifice au XIXe siècle. "Il n'existe pas d'autres collections de peintures avec une telle force et une telle cohérence", s'enthousiasme Emmanuel Pénicaut, directeur des Collections du mobilier national et commissaire de l'exposition, lundi dans le 12h30 de la RTS.
Avant de poursuivre: "Dans aucune autre cathédrale européenne, il a été décidé de se lancer dans un programme décoratif qui allait durer plus de septante ans et aboutir à la création de 76 tableaux mis côte à côte, soit une sorte de chantier permanent. Il faut imaginer que le décor de la cathédrale s'enrichissait au fil des années."
Admirer la précision du coup de pinceau
Après l'incendie de Notre-Dame de Paris 15 avril 2019, les oeuvres ont été mises à l'abri: plus de 20'000 heures de travail, une cinquantaine d'artisans et des locaux hors normes ont été nécessaires pour restaurer ces décors.
Les treize "mays" restaurés sont présentés dans l'exposition dans un ordre qui évoque leur accrochage originel dans la nef de la cathédrale. Le commissaire d'exposition a voulu permettre au public d'approcher les tableaux au plus près. "Ce qui n'arrivera plus jamais", dit-il, puisqu'ils retrouveront ensuite leur place à l'intérieur de Notre-Dame... accrochés en hauteur.
"Cela permet aux visiteurs de se laisser toucher par cette peinture du XVIIe siècle très forte, très expressive, très colorée en se demandant ce que les artistes ont voulu nous dire à travers ces oeuvres réalisées il y a trois ou quatre siècles", indique Emmanuel Pénicaut.
Et d'ajouter: "Nous avons prévu toute une série de banquettes en face des œuvres pour que les spectateurs se laissent toucher par le décor de la cathédrale et que cela les aide à mieux comprendre l'édifice avant de le redécouvrir dès le 8 décembre."
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"Grands décors restaurés de Notre-Dame", jusqu'au 21 juillet 2024, à la Galerie des Gobelins à Paris
Sujet radio: Ariane Hasler
Adaptation web: vajo
Retour de la croix du chevet
La croix du chevet de Notre-Dame de Paris a été réinstallée au sommet de la charpente vendredi.
"C'est pour nous un très beau jour de se dire qu'il y a (...) la croix au-dessus du chevet, qui signifiera à tous ceux qui passent que c'est un lieu de culte, d'amour, de fraternité et de paix", s'est réjoui Olivier Ribadeau-Dumas, archiprêtre de Notre-Dame.
Récemment restaurée par des ferronniers d'art en Normandie, la croix du chevet est le seul élément de la couverture du choeur qui avait résisté aux flammes.
Ouvrage imposant, d'une envergure de 12 mètres pour un poids de 1,5 tonne, elle a été élevée avant d'être délicatement replacée au sommet de la charpente de la cathédrale. (afp)