Mais d'abord une mise au point. "L'expression tic est péjorative, elle désigne au départ une sorte de rot du cheval. On le dit quand on a l'impression que quelqu'un n'arrête pas d'utiliser une expression qui ne veut rien dire et pollue son langage. En linguistique, on parle de marqueurs de discours. Tous ces petits mots, "du coup, en mode, genre, tu vois…", on en a besoin pour construire ensemble une conversation", détaille la maîtresse de conférences à la Sorbonne.
Chercher ce qu'on va dire, structurer sa pensée, attirer l'attention, meubler le silence… ces mots béquilles ont de multiples fonctions.
Les humains tiennent quelques secondes à peine dans le silence
Et ils racontent quelque chose de nous et de notre monde. "En mode", par exemple, c'est vraiment une expression qui naît avec notre époque digitale. On est tous influencés par notre rapport aux machines, aux ordinateurs, aux téléphones", précise l’autrice de "Je parle comme je suis, ce que nos mots disent de nous, une enquête linguistique sur le 21è siècle", aux éditions Grasset.
Mais comment ces mots se répandent-ils? A partir d'où? Toutes les générations sont-elles concernées? Et peut-on s'en passer?
Caroline Stevan et l'équipe du Point J