Interview exclusive de Roman Polanski à Montreux

Durant l'entretien accordé à Darius Rochebin avant la soirée de clôture du festival, Roman Polanski affirme qu'il garde toute son amitié pour la Suisse et promet de revenir à Gstaad. Le cinéaste remercie son épouse Emmanuelle Seigner et ses enfants, "sans qui je n'aurai pas réussi à garder ma dignité".

"Merci aux gens de Gstaad"

Par ailleurs, Roman Polanski remercie aussi les habitants de Gstaad, qui lui ont apporté leur soutien, ainsi que des fleurs et des bouteilles de vin, tout au long de sa détention.

Le réalisateur franco-polonais raconte en outre comment son fils Elvis a coupé son bracelet électronique et affirme qu'il aurait facilement pu s'évader mais n'a jamais voulu le faire.

Enfin, il revient sur ses neuf mois de captivité et qualifie de "bêtise" l'argument selon lequel il aurait dû être traité différemment en raison de son statut d'artiste. "Je n'ai jamais demandé" de traitement de faveur, souligne-t-il.

"Pour le moment, je suis heureux"

Roman Polanski conclut: "je ne sais pas ce que je vais faire ensuite. Pour le moment, je suis heureux d'être libre".

Le réalisateur du "Pianiste" est arrivé samedi soir au Centre de Congrès de Montreux pour assister à un concert de son épouse Emmanuelle Seigner. Un service d'ordre musclé a empêché journalistes, photographes et cameramen d'approcher le cinéaste, dont c'est la première apparition dans un lieu public depuis la levée lundi de son assignation à résidence dans son chalet de Gstaad.

Roman Polanski est arrivé à l'arrière d'un véhicule 4x4 aux vitres fumées en compagnie du patron et fondateur du Festival de jazz de Montreux Claude Nobs. Le véhicule s'est arrêté à la porte d'un monte-charge, dans lequel Roman Polanski s'est engouffré tandis que des vigiles faisaient rempart.

Aucune allusion durant le concert

Emmanuelle Seigner a ouvert son spectacle par une chanson reprenant "le thème de Rosemary's Baby", le film-culte qui a lancé Roman Polanski en 1968, comme elle l'a précisé à un public clairsemé et peu convaincu par sa performance.

Aucune autre allusion à la présence du cinéaste n'a été faite par la chanteuse et actrice, pas plus que par Claude Nobs, venu sur scène lui offrir un énorme bouquet de fleurs à sa sortie de scène. Roman Polanski est d'ailleurs resté invisible aux yeux des spectateurs et des journalistes qui scrutaient dans la pénombre les rangs de la tribune d'honneur et des loges.

cer/agences