"J’ai le projet de créer un polytechnique du cinéma" a dévoilé Jean-Luc Bideau dans l'émission "Forum" (la 1ère.) L’acteur suisse de 69 ans, peu avant de se rendre au Festival du film de Locarno, il justifiait sa proposition en affirmant qu’il faut "un centre où tous les metteurs en scène qui se jalousent puissent enfin travailler ensemble, comme cela se fait dans tous les autres pays du monde." Cette jalousie est néfaste et un centre de formation permettrait de réunir autour d’une table tous les acteurs de la branche, selon lui: "Les clochers, en Suisse, font du tort aux réalisateurs."
Prochainement chez Burkhalter
D’ailleurs, peu importe que le centre soit localisé "à Neuchâtel ou à Sion": ce qui compte avant tout, d’après Jean-Luc Bideau, père de cette idée avec Charles Kleiber, c’est "qu’il existe." Et Bideau ne compte pas s’arrêter là: "nous allons encore y réfléchir pour proposer prochainement cette formation supérieure pour les métiers du cinéma au conseiller fédéral Didier Burkhalter."
Filière romande existante
Une filière romande Master en cinéma est actuellement dispensée à l’ECAL. Jean-Luc Bideau affirme cependant que "cela aiderait si les quatre langues pouvaient se rencontrer" dans un nouveau centre de formation. Lionel Baier, professeur au Master en cinéma dispensé à Lausanne estimait mardi soir, également dans "Forum", que l’on avait avant tout "besoin de se parler, au sein des associations, et aussi au sein de l’office fédéral de la Culture."
Pierre Keller réplique
Jeudi soir, invité dans Forum à débattre avec Jean-Luc Bideau et Jean Perret, le responsable du département Cinéma de la Haute école d’art et de design de Genève (HEAD), Pierre Keller, directeur de l’ECAL, ne s’est pas laissé marcher sur les pieds: "Nous avons créé le réseau Suisse du cinéma et avons mis en place un institut avec Genève et Zurich. Nous ne pouvons avoir qu’une seule école de cinéma en Suisse comme le vise ce projet", a-t-il souligné.
Mais Jean-Luc Bideau n’abandonne pas son idée. Il a relevé pour sa part qu’un des problèmes, "ce sont les cantons qui restent vaniteux. Il faut réunir tout le monde, y compris les diverses parties linguistiques, afin de travailler en commun".
RSR/Adrien Juvet/ad