Publié

La 12e Biennale de Venise ouvre ses portes

L'ingénieur grison Jürg Conzett a réalisé l'exposition suisse "Des ouvrages d'art dans le paysage".
L'ingénieur grison Jürg Conzett a réalisé l'exposition suisse "Des ouvrages d'art dans le paysage".
Jeux d'eau et de lumières stroboscopiques, nuages emprisonnés, forêt artificielle: c'est un univers onirique et immatériel qui domine la 12ème biennale d'architecture de Venise, ouverte au public à partir de ce dimanche et jusqu'au 21 novembre. La Suisse y présente son 7e pavillon.

Intitulée "Les gens se rencontrent à travers
l'architecture", "cette biennale est une expérience sur différentes
approches exprimant de nouveaux modes de vie", explique Kazuyo Sejima,
première femme à diriger la biennale et récipiendaire cette année du prix
Pritzker, le "Nobel" de l'architecture.

Cette Japonaise de 54 ans a supervisé l'installation des 46
exposants venus des quatre coins du monde (architectes, ingénieurs, artistes et
studios) dans les immenses et antiques salles de briques de l'ex-Arsenal de la Sérénissime.

Un choc d'entrée

Dès la première salle, c'est le choc: une énorme pierre
évidée libère un espace à peine suffisant pour abriter une personne et garni de
planches de cèdre. Cette oeuvre-sculpture est l'oeuvre de Chiliens frappés par
le séisme du 27 février qui veulent "reconstruire un avenir qui soit
parfait". Plus loin, "Cloudscapes" (Echappée dans les nuages),
signé Transsolar&Tetsuo Kondo, permet aux "visiteurs de voir un vrai
nuage d'en-dessous, de l'intérieur et d'au-dessus".

Un système sophistiqué sature l'air d'humidité jusqu'à la
formation d'un nuage qui se visite grâce à une longue rampe. Selon la position
occupée par rapport au nuage, la température, la visibilité, mais aussi les
sensations changent.

Même jeu de rôles avec "Balancing Act" (Trouver
l'équilibre), qui propose une sorte de mikado géant où une pierre, un crâne ou
un ressort empêche une structure de s'écrouler. Ces installations peuvent
dérouter les néophytes, mais comme l'explique Kazuyo Sejima, "une
exposition d'architecture est un défi car on ne peut pas exposer des bâtiments,
il faut donc les remplacer par autre chose". "En tant qu'architecte,
j'estime que nous devons utiliser l'espace comme un médium pour exprimer nos
pensées".

Près de 50 pays invités

Un message retenu cinq sur cinq par le Scandinave Olafur
Eliasson, qui propose dans une salle plongée dans l'obscurité un ballet de jets
d'eau et de lumières stroboscopiques intitulé "Votre maison en un clin
d'oeil". Très visuel et quasi-philosophique. Atmosphère plus rationnelle
du côté des pavillons nationaux installés dans des jardins à quelques
encablures de l'Arsenal.

Au total, une cinquantaine de pays invités, parmi lesquels
pour la première fois l'Albanie, Bahreïn, la Malaisie et le Rwanda. Le
pavillon français a été confié à l'architecte Dominique Perrault, concepteur
entre autres de la Bibliothèque François-Mitterrand à Paris.

Baptisée "Metropolis", son exposition propose une
réflexion sur les métamorphoses de la ville à travers un regard sur quatre
métropoles (Lyon, Marseille, Bordeaux et Nantes), confrontées au projet
"Grand Paris".

Retour à l'onirisme au pavillon canadien, qui propose une
forêt tout droit sortie d'"Avatar" et composée de milliers de
maillons dotées de microprocesseurs et senseurs maillés. Tel un récif de
corail, cette forêt de lumière réagit au passage du visiteur en ondulant. Mieux
que Disneyland!

Retour sur terre samedi avec l'annonce du palmarès officiel
de la biennale, décerné par un jury dont fait partie l'architecte français Jean
Nouvel. Principaux prix: le Lion d'or pour la meilleure participation nationale
et le Lion d'argent récompensant un jeune architecte prometteur. En outre, un
Lion d'Or d'honneur sera décerné à l'architecte néerlandais Rem Koolhaas.

afp/cht

Publié

La Suisse présente son 7e pavillon

Pour la septième fois, la Suisse aura son pavillon à l'Exposition internationale d'architecture de Venise. C'est l'ingénieur grison Jürg Conzett qui a réalisé l'exposition helvétique, intitulée "Des ouvrages d'art dans le paysage".

Jürg Conzett a sillonné la Suisse, accompagné du photographe Martin Linsi, explique l'Office fédéral de la culture (OFC) dans un communiqué publié jeudi. Cette récolte d'images lui permet de présenter, dans les 23 salles du pavillon, sa vision personnelle de certains édifices en Suisse.

L'ingénieur en génie civil s'est intéressé à des constructions élaborées "dans le respect de la technique, de la tradition et de la rentabilité", précise l'OFC. Mais il avait aussi la volonté de "susciter des émotions particulières chez les observatrices et observateurs".

L'exposition se termine dans une salle dédiée au projet "Trutg dil Flem", un itinéraire de randonnée à Flims, pour lequel Jürg Conzett a conçu des ponts pour les piétons.

Jürg Conzett a étudié à l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne et à celle de Zurich, indique l'OFC. Il a créé son propre bureau d'ingénieur, avant de s'associer dans un bureau de Coire, où il conçoit des ponts et des structures porteuses.

Il a travaillé avec l'architecte Peter Zumthor avec lequel il a reçu en 1999 le "Grand prix de l'architecture alpine".