La part de marché des films indigènes en Suisse grimpe à 5,1%, contre 3,5% en 2009. Dix ans plus tôt, ce taux était de seulement 2,4%. En 2006, il a crevé le plafond avec 9,6% grâce au triomphe de la comédie alémanique "Les mamies ne font pas dans la dentelle", de Bettina Oberli. Par comparaison aux décennies prédécentes, les années 2000 représentent un "saut quantique" pour le cinéma suisse, se réjouit Laurent Steiert, chef intérimaire de la section cinéma à l'Office fédéral de la culture.
Au moins seize productions helvétiques ont dépassé les 10'000 entrées dans les cinémas suisses en 2010. Le documentaire "Cleveland contre Wall Street" du Vaudois Jean-Stéphane Bron a totalisé quelque 25'600 entrées.
Le film d'horreur alémanique "Sennentuntschi", sorti uniquement outre-Sarine pour l'instant, a lui déjà récolté 140'000 entrées. Mais son distributeur n'a pas encore décidé si le film sortira dans les salles romandes, a indiqué Madeleine Wohlfahrt, porte-parole de Walt Disney en Suisse.
Nouveau monsieur cinéma à nommer
Les succès des dernières années peuvent être attribués à l'augmentation du crédit du cinéma de la Confédération, ainsi que des aides financières de plusieurs cantons et fondations. Ces nouveaux moyens ont permis l'apparition d'une nouvelle génération de réalisateurs en Suisse. Dans un avenir proche, il n'est toutefois pas question que l'Office fédéral devienne plus généreux. Mais cette situation n'a pas découragé les quelque 50 candidats à la succession de Nicolas Bideau au poste de directeur de la section cinéma.
En raison de l'augmentation constante du nombre de films proposés, suisses et étrangers, les établissements d'une seule salle se retrouvent en mauvaise posture, relève par ailleurs Laurent Steiert. De nombreux petits cinémas locaux craignent pour leur survie. Laurent Steiert évoque même une "vague de fermetures". Une aide est néanmoins prévue pour permettre aux petites exploitations de passer à la projection numérique.
ats/ap/jzim
Les films helvétiques les plus prisés
Le top 10 des films suisses dans les cinémas helvétiques se présentait comme ci-dessous à fin novembre 2010, selon Procinema:
1. Sennentuntschi, thriller de Michael Steiner: 116'000 entrées.
2. Der grosse Kater, drame de Wolfgang Panzer: 54'100.
3. La disparition de Giulia, comédie de Christoph Schaub: 47'400.
4. Champions, comédie de Riccardo Signorell: 43'800.
5. Cleveland contre Wall Street, documentaire de Jean-Stéphane Bron: 25'600.
6. La femme aux 5 éléphants, documentaire de Vadim Jendreyko: 21'900.
7. Guru - Bhagwan, his Secretary & his Bodyguard, documentaire de Sabine Gisiger et Beat Häner: 21'800.
8. Bödälä - Dance the Rhythm, documentaire de Gita Gsell: 21'200.
9. Romans d'Ados 1234, documentaire de Béatrice Bakhti: 20'100.
10. Wetterschmöker, documentaire de Thomas Horat: 18'500.
Les dix premiers films étrangers
1. Avatar, de James Cameron: 827'000 entrées.
2. Inception, de Christopher Nolan: 437'000.
3. Alice au pays des merveilles, de Tim Burton: 388'000.
4. Twilight: Hésitation, de David Slade: 297'000.
5. Shrek 4, de Mike Mitchell: 282'000.
6. Moi, moche et méchant, de Pierre Coffin et Chris Renaud: 281'000.
7. Sex and the City 2, de Michael Patrick King: 277'000.
8. Sherlock Holmes, de Guy Ritchie: 272'000.
9. Robin des Bois, de Ridley Scott: 258'000.
10. Shutter Island, de Martin Scorsese: 249'000.
Ce classement (Procinémaovembre 2010) ne tient pas compte de "Harry Potter et les Reliques de la Mort".