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Jafar Panahi, une "pseudo-condamnation" qui indigne

Jafar Panahi avait été arrêté le 1er mars dernier.
Jafar Panahi avait été arrêté le 1er mars dernier.
Après la condamnation du cinéaste iranien Jafar Panahi, le monde du cinéma et les intellectuels français sonnent la mobilisation générale. Le ministre français de la Culture Frédéric Mitterrand a exprimé son "indignation".

Mardi soir, Jafar Panahi a été condamné à six ans de prison et vingt ans d'interdiction de réaliser des films et de voyager à l'étranger. Frédéric Mitterrand, a exprimé son "indignation" qualifiant la condamanation de Jafar Panahi de "pseudo-jugement".

Selon le philosophe Bernard-Henri Lévy, le réalisateur a été condamné "sur le soupçon d'avoir l'intention de réaliser un film sur le mouvement vert (l'opposition lors de l'élection présidentielle en 2009). Son seul crime est d'avoir soutenu (Mir Hossein) Moussavi", le candidat de l'opposition", a-t-il indiqué.

"Agir vite"

De son côté, le délégué général du Festival de Cannes, Thierry Frémaux, a immédiatement appelé à "agir vite" et cherchait à organiser rapidement un comité de soutien avec la Cinémathèque française et la Société des auteurs et compositeurs dramatiques, présidée par le réalisateur Bertrand Tavernier.

Agé de 50 ans, Jafar Panahi, l'un des cinéastes de la "nouvelle vague" iranienne les plus connus à l'étranger, avait déjà été arrêté le 1er mars à son domicile de Téhéran avec seize autres personnes, dont sa femme et sa fille. La plupart ont été libérées. Jafar Panahi a été libéré fin mai, après le versement d'une caution de 200'000 dollars.

Il  avait été en quelque sorte adopté en mai dernier par le Festival de Cannes qui l'avait invité à participer au jury et lui avait gardé, symboliquement, sa chaise vide parmi les jurés lors des cérémonies d'ouverture et de clôture qu'il avait été empêché de rejoindre.

Privé de festivals

Le cinéaste avait été également privé de Mostra, en septembre à Venise, son passeport ayant été révoqué par les autorités à cette occasion. A son tour, la Berlinale, le Festival international de Berlin, venait de l'inviter à siéger au jury de sa 61ème édition du 10 au 20 février.

Sans savoir encore précisément quelle forme cette mobilisation pourrait prendre, Thierry Frémaux a rappelé qu'au "terme de son premier emprisonnement l'an dernier, Jafar Panahi nous avait fait savoir à quel point le soutien venu de l'étranger lui avait été précieux".

afp/ps

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