Robert Redford, 74 ans, se prêtait à la traditionnelle conférence de presse
donnant le coup d'envoi du plus grand festival américain de cinéma indépendant,
qui se tiendra jusqu'au 30 janvier dans la station de sports d'hiver de Park
City, non loin de Salt Lake City.
"Garder un esprit modeste pour ce festival est fondamental. On peut
devenir plus gros, plus grand, avoir toujours plus de succès, mais conserver
cette idée (de modestie) est ancré en nous", a déclaré l'acteur, qui a
fondé Sundance il y a plus de 25 ans.
Robert Redford a ensuite retracé les grandes étapes de l'histoire du
festival. Il a rappelé qu'il avait voulu y "recréer une sorte de
communauté" de cinéphiles au service du cinéma indépendant. "L'idée a
toujours été, très simplement, de faire tout ce qui était en notre pouvoir pour
offrir de nouvelles opportunités aux artistes. C'était notre engagement et ça
le reste", a-t-il affirmé.
Insensible à la spéculation hollywoodienne
Robert Redford a réfuté la dérive commerciale du festival - une critique
récurrente ces dernières années. Sundance est devenu le terrain de chasse
favori des studios hollywoodiens pour dénicher les talents de demain ou les
nouvelles tendances.
"Nous faisons ce festival de la même manière que nous le faisions il y
a 25 ans. Rien n'a changé dans la façon de programmer", a-t-il assuré. "Nous
ne programmons pas un film pour des raisons commerciales, mais pour découvrir
des idées neuves, et un langage plus indépendant. Notre métier est de proposer,
pas forcément de décider cela, c'est du ressort du public.
"J'aime tous les films programmés cette année. Certains d'entre eux
seront détestés du public, d'autres adorés. C'est la règle du jeu", a-t-il
ajouté.
"A la création du festival, beaucoup de gens me disaient: ‘Ton idée ne
va pas marcher car elle n'est pas commerciale. Avec ces films, tu ne pourras
pas montrer de bandes-annonces, tu ne pourras pas faire de publicité ou de
marketing", se souvient-il.
"J'essayais de leur expliquer que ce n'était pas notre but. Notre
objectif est seulement de montrer ce qui existe, de créer une plateforme pour
que les cinéastes et le public puissent découvrir cette production. Ce qu'elle
devient ensuite, c'est vraiment le travail d'autres personnes. On ne peut qu'espérer
que ça se passe le mieux possible", déclare-t-il.
Un singe en ouverture
Le festival a commencé jeudi soir avec la projection du documentaire
"Project Nim" du Britannique James Marsh. Le film retrace le destin
du chimpanzé Nim, élevé comme un enfant par des chercheurs dans les années 70
pour étudier la communication entre l'homme et son plus proche cousin.
afp/ats/jeh
Fâcher les églises devient une tradition
L'an dernier, un documentaire sur le financement des campagnes antimariage gay en Californie par les Mormons - particulièrement puissants dans l'Utah, où l'église a son siège - avait fait grincer des dents.
Cette année, c'est l'église fondamentaliste de Westboro qui a promis de manifester contre la projection de "Red state" de Kevin Smith.
Dans ce film d'horreur, le psychopathe aurait été inspiré par Fred Phelps, le fondateur de l'église.
Prudent, Robert Redford s'est limité à répéter qu'"en tant que festival, nous essayons de transcender les clivages politiques".
Mais il a reconnu toutefois que "d'un point de vue personnel, le militantisme social a toujours été partie intégrante de ma vie.