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Les stars de la BD se retrouvent à Angoulême

Snoopy et son papa Charles Schulz seront honorés pour les 60 ans de la naissance du petit chien à l'humour décapant. [Ben Margot]
Snoopy et son papa Charles Schulz seront honorés pour les 60 ans de la naissance du petit chien à l'humour décapant. - [Ben Margot]
L'imagination fantastique de Christophe Arleston, le rock de Baru, l'humour de Manu Larcenet et Philippe Geluck, ou encore le génie de Charles Schulz, le papa de Snoopy, la bande dessinée est en fête de jeudi à dimanche à Angoulême, à l'occasion du plus grand festival consacré à cet art.

Expositions exceptionnelles, spectacles rock et concerts de dessins, stars et avant-garde du 9e art, toute la planète BD se retrouve comme chaque année au 38e Festival international de la bande dessinée d'Angoulême, dans l'ouest de la France.

Parmi les principaux points d'intérêt, le beagle Snoopy et les mythiques Peanuts de Charles Schulz fêteront leur 60e anniversaire à Angoulême tandis que les éditions Delcourt y souffleront leurs 25 bougies.

Autres invités vedettes, les auteurs Arleston, Tarquin et Mourier dévoileront le surprenant monde de "Troy" avec un parcours à grand spectacle où les Trolls et autres animaux étranges de ce monde fantastique cotoieront Lanfeust, le héros de la saga, et Cixi, sa fiancée colérique.

86 albums en compétition

Angoulême vit, pense et dort en bandes dessinées durant un week-end. [AFP - PIERRE ANDRIEU]
Angoulême vit, pense et dort en bandes dessinées durant un week-end. [AFP - PIERRE ANDRIEU]

La sélection officielle compte cette année 86 albums en compétition, publiés par 42 éditeurs différents. Nobel de la BD, le Grand Prix sera proclamé dimanche. Dix autres prix, les "Fauves d'Angoulême", seront également décernés, dont sept attribués par un grand jury.

Parmi les albums en lice, beaucoup de révélations qui bousculent sujets et formes. On peut notamment citer "Asterios Polyp" de David Mazzucchelli (Casterman), "Coney Island Baby" de Nine Antico (L'Association), "Cinq mille kilomètres par seconde" de Manuele Flor (Atrabile) ou encore "Gaza 1956" de Joe Sacco (Futuropolis).

Emporté par l'inoxydable Baru, Grand Prix 2010, président du jury et auteur de l'affiche du Festival, un vent rock soufflera cette année sur Angoulême. Un concert de dessins pendant lequel des auteurs croiseront leurs plumes avec le groupe "Heavy Trash" figure au programme.

Baru sera au coeur de l'exposition DLDDLT (Debout les damnés de la terre), évoquant le travail et la culture ouvrière. Il sera entouré par des créateurs comme Etienne Davodeau, Jean-Christophe Chauzy, Manu Larcenet ou Gipi.

De l'érotisme à la nouvelle BD asiatique

Un one-man-show du félin Philippe Geluck est aussi très attendu. [AFP - GABRIEL BOUYS]
Un one-man-show du félin Philippe Geluck est aussi très attendu. [AFP - GABRIEL BOUYS]

Le festival n'oublie pas les avant-gardes, avec l'exposition "Génération spontanée" consacrée à la nouvelle bande dessinée belge francophone, et une autre à la foisonnante scène BD hong-kongaise. La BD de Taiwan fera aussi ses premiers pas à Angoulême.

L'érotisme sera quant à lui célébré dans "Dessins du désir", autour des grands maîtres du genre: Crepax, Manara, Pichard ou Baldazzini. Les Bilal ou Zep de demain se retrouveront eux au Pavillon "Jeunes talents" où ils pourront présenter leurs "books" à des éditeurs.

Parmi les autres événements, un "one man show" de Philippe Geluck, le père du "Chat", l'avant-première de "Largo Winch 2" et la venue inédite de la Japonaise Riyoko Ikeda, auteur de "La rose de Versailles" (Kana), devenue "Lady Oscar" en dessin animé.

Le Festival d'Angoulême attire chaque année plus de 200'000 visiteurs et témoigne de la richesse de la BD dans le monde. Près de 4600 nouveautés ont été publiées en 2010 en France, pour un chiffre d'affaires de 313,3 millions d'euros (405 millions de francs), selon l'institut Ipsos. Il en paraissait 800 il y a quinze ans.

agences/boi

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Schulz, Snoopy, Charlie Brown et le Baron rouge, tous inoubliables

Le Festival d'Angoulême s'est ouvert jeudi par un hommage à Snoopy, le chien philosophe des mythiques Peanuts de Charles Schulz, disparu en 2000.

Jeannie Schulz, la veuve du dessinateur, et l'ambassadeur des Etats-Unis en France, Charles Rivkin, avaient fait le déplacement pour ouvrir le festival qui a choisi de fêter ainsi les 60 ans de Snoopy.

"A l'heure des super-héros, Snoopy fait presque figure de anti-héros, mais c'est ce qui le rend d'autant plus humain", a relevé Charles Rivkin.

Les Peanuts "nous ont permis de découvrir qui nous sommes, en tant qu'Américains, mais avant tout qui nous sommes en tant qu'êtres humains", a-t-il ajouté.

Jeannie Schulz s'est pour sa part dit "tellement fière de se retrouver dans le pays qui aime le plus la bande dessinée au monde".

"Snoopy, a-t-elle ajouté, constitue un pont entre les peuples".

Le personnage "favori de mon mari était Charlie Brown, a-t-elle expliqué, "parce qu'il ne se décourageait jamais et était résolument optimiste, comme lui".

Né en 1922, Schulz avait dessiné les premiers "Peanuts" en 1950, quand il avait 28 ans. Il n'imaginait pas alors que Charlie Brown, Linus ou Snoopy, deviendraient des héros planétaires.

Le petit "beagle" blanc est le personnage de BD qui a le plus suscité de fans dans le monde et de produits dérivés, a relevé en souriant Dominique Poncet, commissaire de l'exposition.

Le dernier "strip" de Charles Schulz est paru le 13 février 2000, au lendemain de sa mort. L'auteur y annonçait avec émotion, par la voix de Snoopy, qu'il ne pouvait plus continuer la série.