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Annie Girardot s'est éteinte à l'âge de 79 ans

Annie Girardot, ici en juin 2005, était atteinte de la maladie d'Alzheimer. [KEYSTONE - Sandor Haaz]
Annie Girardot, ici en juin 2005, était atteinte de la maladie d'Alzheimer. - [KEYSTONE - Sandor Haaz]
L'actrice française Annie Girardot est décédée "paisiblement" lundi à l'hôpital Lariboisière à Paris, a annoncé sa petite-fille Lola Vogel. Elle avait 79 ans. "Elle est partie paisiblement. Maman et moi étions à ses côtés", a déclaré Lola Vogel.

L'actrice, figure du cinéma français des années 1970, était devenue un symbole du difficile combat contre la maladie d'Alzheimer, après avoir accepté de se faire filmer en 2007 pour le documentaire "Ainsi va la vie", de Nicolas Baulieu. Annie Girardot résidait depuis l'été 2009 dans une maison de retraite médicalisée à Paris et avait été transportée à l'hôpital.

Plus de 120 films

Née le 25 octobre 1931 à Paris dans un milieu populaire - sa mère était concierge -, elle avait d'abord eu une formation d'infirmière, avant de suivre les cours du conservatoire de Paris: premier prix de comédie, elle avait intégré la Comédie Française en 1954 pour la quitter trois ans plus tard.

Annie Girardot donnant la réplique à Alain Delon dans "Rocco et ses frères". [Titanus/Les Films Marceau/The Kobal Collection]
Annie Girardot donnant la réplique à Alain Delon dans "Rocco et ses frères". [Titanus/Les Films Marceau/The Kobal Collection]

Elle débuta au cinéma dans "Treize à table" d'André Hunebelle en 1955, puis rejoignit les plateaux de Luchino Visconti, en 1960, pour son premier grand rôle de tragédienne dans "Rocco et ses frères", avec Alain Delon et l'acteur italien Renato Salvatori - son futur mari et père de sa fille Giulia.

De 1960 jusqu'à la fin des années 80, elle allait enchaîner plus de 120 films - rien que pour le grand écran.

Jouant beaucoup, alternant grands rôles et films médiocres, elle s'était notamment illustrée dans "Le mari de la femme à barbe" (1963), "Dillinger est mort" (1969) de Marco Ferreri, "Vivre pour vivre" de Claude Lelouch (1967) et "Mourir d'aimer" d'André Cayatte (1971).

Une figure inoubliable, souligne Sarkozy

"Ce n'est pas seulement une des figures les plus inoubliables du cinéma français de ces cinquante dernières années qui nous quitte, mais une comédienne qui a rayonné dans l'Europe entière depuis son incarnation de Nadia, l'héroïne de "Rocco et ses frères"", a déclaré dans un communiqué le président Nicolas Sarkozy (lire ci-contre).

Sa dernière apparition à l'écran remontait à 2007. Preuve de son impérissable popularité, moins d'un quart d'heure après l'annonce de son décès, une page Facebook "Hommage à Annie Girardot" était créée et recueillait de nombreux commentaires d'adieu: "Ne pleurons pas parce qu'elle n'est plus; réjouissons-nous parce qu'elle a été", notait l'un.

afp/ap/hof

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Nombreux hommages

Bertrand Delanoë a salué "une grande Parisienne". "Sa gouaille, sa personnalité bien tranchée, son sourire, sa voix inimitable ont traversé les décennies pour marquer profondément la culture de notre pays", rappelle le maire de Parisl.

Nicolas Sarkozy: "Elle avait mis l'alliage étonnant de force et de sensibilité qui caractérisait son immense talent au service d'oeuvres qui mettaient en valeur l'héroïsme ordinaire des classes populaires, ou celui des femmes confrontées aux défis quotidiens de la vie familiale et professionnelle", a souligné le président français. "Le dernier témoignage de cette générosité qui faisait d'Annie Girardot une des actrices les plus populaires de notre pays, elle l'a donné en acceptant d'être filmée pour un documentaire portant sur la maladie d'Alzheimer dont elle souffrait", a-t-il ajouté.

François Fillon: Annie Girardot "nous laisse le souvenir d'une personne digne, brillante et toujours volontaire", a de son côté déclaré le Premier ministre français, pour qui l'actrice "restera surtout comme la reine du septième Art". "Jusqu'au bout elle résista à sa terrible maladie. Son oeuvre porte la marque d'une artiste qui considérait son engagement sur scène ou à l'écran comme un don de soi".

Dans le monde du cinéma, les hommages se sont succédé, réalisateurs et partenaires à l'écran saluant une actrice "généreuse", "éblouissante", au "talent fou". Pour le cinéaste Claude Lelouch, "c'était la plus grande actrice du cinéma français de l'après-guerre. Elle restera mon plus beau souvenir de metteur en scène et mon plus beau souvenir d'homme. C'était une femme extraordinaire aussi bien devant la caméra que derrière".