James Blake s'appelle comme le tennisman américain. Mais son truc à lui, c'est la soul planante. A 21 ans, le Londonien issu du monde du dubstep sort un premier CD intitulé "James Blake". Du dubstep, il a gardé le côté électronique, qu'il a mâtiné de soul.
Après un titre introductif ("Unluck") un rien déroutant, "The Wilhelm Scream" donne le la de cet album planant. Sur "I never learnt to share", le jeune homme bidouille sur son ordinateur et donne à entendre un son légèrement entêtant. Puis c'est sa voix qu'il sample sur "Lindesfarne" I et II, comme pour mieux la mixer aux sons inédits qu'il crée.
James Blake, un artiste inclassable
Avec ses airs adolescents, James Blake ne laisse pas deviner une telle maturité. Sa voix intense donne l'impression que l'homme a déjà vécu mille vies. C'est sur la sublime reprise de Feist "Limit to your love" que toute la subtilité de sa voix se déploie, faisant passer une grande émotion. Idem sur "Give me my month", titre plus accessible que les premiers morceaux du CD.
"Why don't you call me?" a un côté disque rayé déroutant, tandis que "Measurement déploie une belle soul revisitée avec un côté gospel où point une sorte de souffrance. Au final, un bel album un peu déprimant. Et inclassable.
Lykke Li, une Suédoise talentueuse
Lykke Li a 25 ans et a un joli minois qui dénote un sacré caractère. Une impression qui se confirme à l'écoute de son deuxième album, "Wounded Rhymes", 13 morceaux pop-folk énergiques et envoûtants. Il faut dire que la Suédoise a une voix particulière et séduisante.
Une mère photographe, un père musicien. Lykke Li dit ne rien avoir gardé de cet héritage culturel. Elle s'est bâti son monde à elle, une pop riche où les percussions sont très présentes. Une pop chaleureuse aussi, grâce à sa voix. On retiendra le très entraînant "Get some" et l'excellent "Jerome". "Wounded Rhymes" se révèle être une toute belle galette.
The Good Conselours, de la pop st-galloise
The Good Conselours, groupe st-gallois chantant en anglais, sortent leur deuxième album, "The world is an isle", belle surprise pop aux mélodies efficaces.
"Love frogs" se laisse écouter et réécouter, avec sa contrebasse entraînante et la voix intéressante du chanteur.
On notera la mélancolie de "Scrapyard", sa simplicité et à nouveau la contrebasse, qui se fait au début plus douce. Puis c'est au piano de se faire entêtant sur "Mas triste", titre en espagnol d'une belle intensité dramatique. Joli essai en français aussi avec un "Chapeau" réjouissant. Un CD à la fois doux, entraînant et convaincant.
Nathalie Hof
Les sorties attendues
Louis Bertignac, "Grizzly (ça c'est vraiment moi)" (14 mars)
Danger Mouse et Daniele Luppi, "Rome" (14 mars)
Green Day, "Awesome as fuck" (18 mars)
Within Temptation, "Unforgiving" (18 mars)
Sergent Garcia, "Una Y Otra Vez" (21 mars)
Julien Doré, "Bichon" (21 mars)
The Strokes, album inconnu, (22 mars)
Britney Spears, "Femme fatale" (25 mars)
sum 41, "Screaming Bloody Murder"(25 mars)
Johnny Hallyday, “Jamais seul” (28 mars)
Raphael Saadiq, "Stone Rollin'" (28 mars)
Axelle Red, "Un coeur comme le mien" (1er avril)
Foo Fighters, "Wasting Light" (8 avril)
Paul Simon, "So Beautiful or so what" (8 avril)
Catherine Lara, "Une voix pour Ferré" (avril)
Mélanie Laurent, "En t'attendant" (2 mai)
Lady Gaga, "Born This Way" (23 mai)
The Kills, album inconnu, (printemps)
Lenny Kravitz,"Black and White America" (été)
Coldplay, album inconnu (date inconnue)
L'info musicale de la semaine
Bob Dylan, notamment célèbre pour ses chansons contre la guerre pendant le conflit au Vietnam, se produira pour la première fois le mois prochain dans le pays, a annoncé mardi son tourneur.
Bob Dylan chantera le 10 avril dans le stade de 8000 places d'une université du sud d'Ho Chi Minh Ville, a précisé Rod Quinton, directeur général de Saïgon Sound System.
"On le fait venir ici car Bob Dylan est une légende de la musique très importante et nous pensons qu'il est essentiel que le peuple vietnamien et particulièrement la jeune génération ait accès à son héritage et à ce qu'il a donné à la musique", explique Rod Quinton.
S'il n'a jamais mis les pieds dans le pays, Dylan est populaire au Vietnam pour ses chansons contre les guerres. Dans les années 60, ses tubes "Blowing in the Wind" ou "The Times They Are a-Changin'" ont notamment inspiré les luttes pour les droits civiques aux Etats-Unis, ou les mouvements d'opposants à la guerre.
Les organisateurs estiment pouvoir écouler la totalité des 8250 billets pour le concert. Le prix d'un billet moyen est de 900'000 dongs (30,84 euros), soit un peu plus que le salaire mensuel moyen au Vietnam.
Ce concert vietnamien est un ajout à la tournée qu'effectue actuellement Dylan en Asie, au cours de laquelle il se produira également pour la première fois en Chine.