Raphael Saadiq met du rock dans sa soul. Il suffit d'écouter "Heart Attack" pour prendre le pouls du virage, et son nouvel album, "Stone Rollin'", déploie 11 titres qui groovent bien et donnent envie de se lever pour danser.
Plus rock
Si Raphael Saadiq reste dans les sixties, il est moins soul que lors de sa précédente mouture, mais tout aussi énergique et galvanisant, mixant funk, rock et soul - quand même! -, avec le brio qui avait marqué "The way I see it". Pour la touche rock - notre homme est un fan absolu de Chuck Berry - on notera le très entraînant "Radio", ainsi que "Day Dreams", au rythme endiablé.
Raphael Saadiq, un homme qui tient parole
Né Charlie Ray Wiggins il y a 44 ans en Californie, Raphael Saadiq a trouvé son pseudonyme en consultant un livre de noms musulmans.
Saadiq signifie "l'homme qui tient parole". Avec "Stone Rollin'", il réédite l'exploit de "The way I see it", album prometteur s'il en était.
S'il a pris un virage plus funk, il n'en reste pas moins fidèle au son de la Motown, avec "Movin down the line". "Good Man" aurait pu figurer sur la B.O. de "Jackie Brown", de Quentin Tarantino.
Déjà programmé au Montreux Jazz Festival il y a deux ans, Raphael Saadiq est à nouveau à l'affiche, le dimanche 3 juillet. Autant dire que c'est une bonne nouvelle!
Jonathan Jeremiah, "A Solitary Man"
Jonathan Jeremiah a composé ses premières chansons à l'âge de dix ans dans le galetas familial en grattant sur une guitare qu'il avait volée à l'école.
Voilà pour la légende de ses débuts. A 29 ans, le Londonien sort son premier album, "A Solitary Man", 11 morceaux oscillant entre folk, soul et pop.
A sa naissance, des fées masculines, soit Cat Stevens, Tom Jones et Jim Crocce, se sont penchées sur son berceau pour lui transmettre qui les lignes mélodiques folk, qui la voix puissante et qui la douce et poignante mélancolie qui traversent l'album avec une belle élégance.
Une affaire à suivre
"A Solitary Man" fait montre d'une belle maturité pour dire qu'il s'agit d'un premier album. Outre le déjà très loué "Happiness" (voir le clip ci-dessous), ballade folk qui fait la part belle à la guitare et à la voix de Jonathan Jeremiah, impossible de passer à côté de "Heart of Stone", aux sonorités soul qui nous ramènent à la fin des années soixante, voire au début des seventies.
Jonathan Jeremiah, né d'un père anglo-indien et d'une mère irlandaise et catholique, a écrit son album en traversant les Etats-Unis en bus. D'où peut-être l'esprit folk qui s'en dégage. Pour preuve, l'excellent "Justified", ou encore le très beau "Lost".
Cat's eyes, duo improbable et étonnant
Lui, c'est Faris Badwan, leader de The Horrors, un groupe de punk gothique. Elle, c'est Rachel Zeffira, une chanteuse d'opéra.
Ils ont uni leurs destins au sein de "Cat's eyes", et ce mariage improbable donne un album de 10 titres entre musique psychédélique et pop.
Ambiance planante, sons très sixties et douceur exaltée émanent du CD intitulé "Cat's eyes". Ce qui a inspiré le duo? Les girl groups des années soixante.
Si le titre "Sooner or later" est à oublier au plus vite, "The Lull" en revanche offre une belle harmonie unissant les voix de nos deux acolytes. On retiendra encore "I'm not stupid". A noter enfin que le duo a donné un concert au Vatican (voir la vidéo ci-dessous).
Nathalie Hof
Les sorties attendues
Hélène Segara, "Parmi la foule" (25 avril)
Wombats, "Modern Glitch" (26 avril)
Jennifer Lopez, "Love?" (29 avril)
Beastie Boys, "Hot sauce committee part 2" (29 avril)
Hugh Laurie, "Let Them Talk" (29 avril)
Christopher Cross, "Docteur Faith" (2 mai)
Saul Williams, "Volcanic Sunlight" (2 mai)
Catherine Ringer, "Ring N'Roll" (2 mai)
Mélanie Laurent, "En t'attendant" (2 mai)
Moby, "Destroyed" (13 mai)
Ben Harper, "Give till it's gone" (13 mai)
Lady Gaga, "Born This Way" (23 mai)
Arctic Monkeys, "Suck It And See" (3 juin)
Depeche Mode, "Remixes 2: 81-11" (3 juin)
Le premier album de Maxime Leforestier "La Maison Bleue", revisité par plusieurs artistes (13 juin)
Lenny Kravitz,"Black and White America" (cet été)
Coldplay, nom de l'album inconnu (date inconnue)
L'info musicale de la semaine
Poly Styrene, une des premières chanteuses punk britanniques, est décédée lundi à l'âge de 53 ans d'un cancer.
L'icône punk du groupe X-Ray Spex, de son vrai nom Marianne Elliot-Said, avait sorti le mois dernier un dernier album, "Generation Indigo".
La chanteuse avait créé son groupe après avoir assisté à un concert des Sex Pistols pour son dix-huitième anniversaire.
Le groupe X-Ray Spex avait produit un seul album, en 1978, avant de se séparer.
L'ancien bassiste des Sex Pistols Glen Matlock a salué mardi sa "joie de vivre", recourant pour l'occasion à l'expression en français.
Après l'explosion du groupe, la jeune femme, pour partie d'origine somalienne, avait sorti un album solo ("Solo Translucence") en 1980, avant de rejoindre le groupe Hare Krishna.
"Nous pouvons confirmer que la belle Poly Styrene, qui a été une vraie combattante, a gagné sa bataille pour accéder lundi soir à des lieux plus élevés", indiquait un communiqué sur son site internet.