Deux ans que les fans des Arctic Monkeys attendent. Deux ans durant lesquels Alex Turner s'est amusé ailleurs. Il est heureusement revenu à la raison pour présenter "Suck it and see", le quatrième album studio des Anglais.
Arctic Monkeys se fait plus pop
En 2006, les quatre de Sheffield annonçaient un renouveau du rock indie britannique. Ce temps-là est révolu. Non que le talent soit tari. Mais l'âge venant (Turner a aujourd'hui 25 ans, le vieillard!), le côté effréné passe pour laisser la place à des compositions plus calmes mais non sans mordant.
En deux mots, une brit pop de bonne tenue mais qui manque parfois de génie.
Une machine trop bien huilée
Le nouvel album des Arctic Monkeys s'ouvre sur la ballade "She's thunder storms", une réussite en son genre: guitare soutenue et mélodie aisément mémorisable. Et ce n'est que le début.
Les chansons à succès s'enchaînent ("Black treacle", "Brick by brick", "Piledriver Waltz",...) avec la régularité d'une horloge. Seul grain de sable dans une machine si bien huilée: le côté trop policé de l'exercice. Manque la fougue ou la folie du début.
Mais cela n'empêche pas de prendre plaisir à l'écoute de "Suck it and see". Sauf peut-être pour les fans de la première heure.
Cake, la fierté du rock alternatif US
C'est un groupe dont on parle peu. Il fête pourtant ses vingt ans d'existence. Cake sort "Showroom of compassion", son sixième album studio.
De la formation de Sacramento, le grand public connaît surtout l'inoubliable reprise de "I will survive". Mais qui sait qu'on la doit à un groupe de rock alternatif qui a bien d'autres cordes à son arc? Et à l'un des seuls qui a su rester fidèle à ses croyances et à l'écart des travers des grosses productions en vogue dans le rock américain.
Une sincérité et une liberté de ton qui sont partout sensibles et audibles dans "Showroom of compassion".
Un patchwork qui revigore et apaise
Le grand talent de Cake, c'est de savoir mélanger les genres pour créer une saveur inédite. Il y a du funk, de la country, du bon vieux rock et une pointe de pop dans ce sixième album.
Difficile de faire son choix parmi tou tes les petites merveilles. "Long time" et son ironie, la lourdeur de "Mustache man", l'improbable "Teenage pregnancy", le très old school "Sick of you" et le "beatlesque" "The winter"... Un patchwork musical qui laisse le corps repus et l'esprit léger comme l'air.
Le tout brillamment relevé par le détachement affiché de la voix du chanteur et fondateur John McCrea.
Nouveau forfait pour Miss Li
Elle est un peu cinglée, Miss Li. Et la Suédoise le prouve encore une fois avec "Beats and bruises". son 5e album.
La musique déjantée et inclassable de Miss Li n'est pas à mettre entre toutes les oreilles. Mais son énergie, son inventivité et sa voix aigrillarde en raviront plus d'un, même si plusieurs écoutes sont parfois nécessaires pour trouver son propre rythme dans les compositions de la chanteuse.
Dans "Beats and bruises", mieux vaut sans doute débuter avec "I can't get you off my mind" avant de passer à "De vil's taken her man". Mais le charme finit toujours par opérer.
Cécile Rais
Les sorties attendues
U2, "Songs of Ascent" (juin)
Depeche Mode, "Remixes 2: 81-11" (6 juin)
Black Country Communion (Joe Bonamassa), "2" (10 juin)
Neil Young, "A Treasure" (10 juin)
Take That, "Progressed" (10 juin)
Le premier album de Maxime Leforestier "La Maison Bleue", revisité par plusieurs artistes (13 juin)
Yuksek, "Living on the edge of time" (13 juin)
Martin Solveig, "Smash" (13 juin)
Madeleine Peyroux, "Standing on the rooftop" (17 juin)
Bon Iver, "Bon Iver" (17 juin)
Pitbull, "Planet Pit" (17 juin)
The Kenneth Bager Experience, "The Sound of..." (17 juin)
Luce, "Première Phalange" (20 juin)
Simple Plan, "Get your heart on" (20 juin)
Sepultura, "Kairos" (24 juin)
Limp Bizkit, "Gold Cobra" (24 juin)
The Horrors (juillet)
Kaiser Chiefs (juillet)
Blink 182 (juillet)
Yes, "Fly from here" (juillet)
Incubus, "If Not Now, When?" (12 juillet)
The Beach Boys, "Smile" (13 juillet)
Red Hot Chili Peppers, "Dr Johnny Skinz's Disproportionately Rambunctious Polar Express Machine-head[" (août)
The Ting Tings, "Kunst", (1er août)
Lenny Kravitz,"Black and White America" (cet été)
Coldplay, nom de l'album inconnu (date inconnue)
L'info musique de la semaine
Cinquante photos inédites des Beatles, prises lors de leur premier concert américain au Washington Coliseum en 1964, vont être exposées à Londres. Elles seront ensuite vendues aux enchères par la maison Christie's le 20 juillet à New York.
Ces images ont été capturées par le photographe américain Mike Mitchell alors qu'il n'a que 18 ans et les "Fab Four" à peine plus de 20 ans. Le courant passe, et les photos restituent une joie de vivre et de jouer "extraordinaire", résume le photographe. Mais les photos en noir et blanc, prises en contre-jour sous les projecteurs, parfois de dos, ne sont pas jugées dignes d'être publiées.
Près de 50 ans plus tard, poussé par "des besoins financiers", il exhume les photos et décide de vendre les tirages originaux signés. "C'est seulement des années plus tard que j'ai réalisé que le concert de Washington était considéré par les spécialistes comme un événement majeur", raconte-t-il. Le concert s'était déroulé deux jours après la première émission des Beatles à la télévision américaine dans le "Ed Sullivan Show", que 73 millions d'Américains ont suivie.