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Sorties CD: un album à la carte pour Kaiser Chiefs

Sur le site de Kaiser Chiefs, les fans choisissent leurs morceaux préférés, dans une interface très ludique.
Sur le site de Kaiser Chiefs, les fans choisissent leurs morceaux préférés, dans une interface très ludique.
L’actualité musicale est résolument rock cette semaine. Dans l’ordre croissant du niveau de décibels, Kaiser Chiefs propose à ses fans un cd à la carte, Limp Bizkit prouve une nouvelle fois qu'il est le digne descendant de Rage Against The Machine et enfin Sepultura s'éloigne encore un peu plus de son image de porte-drapeau du métal brésilien.

Avec "The Future is Medieval", Kaiser Chiefs propose bien plus qu'une musique d'avenir, et cet avenir, contrairement au titre de leur quatrième album, n'a rien de médiéval. Plus qu'un album, c'est un concept révolutionnaire.

Sur le site internet du groupe, les fans sont invités à composer eux-mêmes leur album, en choisissant dix morceaux dans une liste qui en compte vingt. L'internaute peut ensuite construire la pochette qu'il désire en intégrant des éléments qui lui sont proposés (un taxi londonien, une pie, etc.).

En somme, chacun est assuré de recevoir un objet sur mesure, et unique. Le tout dans une interface ludique très réussie. Les plus motivés pourront enfin créer leur propre page web pour vendre le cd qu'ils auront ainsi créé. Ils toucheront ainsi une commission d'une livre sterling par album vendu.

Toujours "brit", mais plus posé

Côté musique, les cinq garçons de Leeds s'éloignent de la britpop énergique et efficace qui leur avait notamment permis de remporter trois Brit Awards en 2006. Que les fans se rassurent, The Future is Medieval sonne toujours très "anglais", mais Kaiser Chiefs explorent de nouvelles voies, avec des morceaux plus posés (Starts with Nothing, Out of Focus).

Peut-être le signe de la maturité pour ces jeunes trentenaires qui ont côtoyé de près U2 en 2009 en assurant la première partie de la tournée 360°. Rien de tel pour en juger que de voir la formation de Leeds sur scène, comme par exemple au Gurten Festival de Berne le 16 juillet prochain.

Un retour puissant pour Limp Bizkit

Les fans ne l'attendaient plus, mais le dernier Limp Bizkit est bel et bien dans les bacs cette semaine. Les Floridiens ont ressorti leurs distos pour livrer un sixième album studio solide intitulé Gold Cobra. Normalement prévu en 2006, en deuxième acte de The Unquestionable Truth (part 1), l'album tarde à se concrétiser. Le groupe repart finalement à zéro en 2009 pour enregistrer ce nouvel opus tant attendu.

Comme dans leur album précédent en 2005, on retrouve une forte influence de Rage Against The Machine, tant dans les riffs de guitare que dans le son général, virant presque au copier-coller dans certains titres (Gold Cobra, Shark Attack, Douche Bag). Limp Bizkit n'a cependant pas repris l'esprit subversif de RATM, comme le montre le clip de Gold Cobra (ci-dessus), entre grosses cylindrées et bimbos dénudées...

Un bon DJ pour se démarquer

Si Limp Bizkit pompe largement sa musique de la bande à Zack de La Rocha (sans s'en cacher), il le fait avec brio. Le brassage de rap et de métal (le "nu metal" ou "rapcore", pour les intimes) est toujours efficace.

Petit écart par rapport à leurs grands frères: la patte de DJ Lethal, dont les scratches et les samples viennent contrebalancer la surabondance de distos et l'omniprésence écrasante de la basse. Notamment dans Shotgun, avec ce beat construit à partir de bruits de flingues.

Limp Bizkit signe donc un retour réussi, avec cependant comme défaut de réchauffer un style qui avait connu ses heures de gloire il y a une quinzaine d'années...

Un 12e album studio pour Sepultura

Il est toujours surprenant de se dire que le pays de la samba a donné naissance à un groupe aussi brutal. Sepultura, légendaire porte-drapeau du métal brésilien, sort cette semaine son 12e album studio.

Avec "Kairos", le quatuor peine cependant à revenir à originalité qui avait fait ses heures de gloire dans les années 1990, quand il se démarquait encore du métal nord-américain. Il faut dire que la formation ne compte aujourd'hui plus qu'un membre d'origine.

Le chanteur a beau s'époumoner et le batteur rouler de la double grosse caisse, la touche "brésilienne" de Sepultura semble s'être définitivement éteinte.

Sébastien Bourquin

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Les sorties attendues

Yes, "Fly from here" (1er juillet)

The Horrors, "Skying" (8 juillet)

Incubus, "If Not Now, When?" (8 juillet)

The Beach Boys, "Smile" (13 juillet)

The Ting Tings, "Kunst", (1er août)

Lenny Kravitz, "Black and White America" (19 août)

Red Hot Chili Peppers, "I'm With You" (26 août)

U2, "Songs of Ascent" (prévu cet été)

Super Heavy, avec Mick Jagger, Joss Stone, Dave Stewart (ex-Eurythmics), Damian Marley (le fils de Bob Marley) et A.R. Rahman (Slumdog Millionaire). Sortie le 19 septembre.

Camille, titre inconnu (3 octobre)

Jim Morrison ressuscité

Quarante ans après sa mort, le fantôme de Jim Morrison, décédé le 3 juillet 1971 à Paris, plane sur la France. Deux de ses anciens complices des Doors, l'organiste Ray Manzarek et le guitariste Robby Krieger, donneront notamment un concert dimanche soir au Bataclan, à Paris.

Les deux musiciens, dont l'apport à la musique du groupe psychédélique a souvent été occulté par le charisme de Morrison, ont perdu en 2008 le droit de se produire sous le nom The Doors après une bataille judiciaire contre les ayants droit de Morrison et le batteur John Densmore. Mais ils continuent de reprendre sur scène "Riders on the storm", "Roadhouse Blues" ou "Light my fire".

En librairie, le "Roi Lézard" fait toujours recette. L'écrivain Sam Bernett publie "Jim Morrison: la vérité", un portrait dans lequel il livre une nouvelle fois sa version contestée de la mort du chanteur. L'auteur, qui dit avoir été témoin des dernières heures de Morrison, affirme qu'il n'est pas mort dans une baignoire mais dans les toilettes d'une boîte de nuit parisienne dont il était le gérant.

Le journaliste Jean-Noël Ogouz publie une autre biographie "Les Doors, la vraie histoire". S'il retrace aussi la vie de l'icône du rock des 60's, le livre s'attache davantage aux aspects musicaux de l'histoire des Doors. Le livre évoque aussi la vie du groupe après le décès du chanteur et l'exploitation du phénomène Morrison.

Dans le roman "Dealer ou la valse des maudits", Philippe Will s'intéresse à la figure de Jean de Breteuil, présenté comme le dealer des stars dont le rôle dans la mort de Jim Morrison est au centre de toutes les spéculations.

De son côté, l'Américain Henry Diltz, un des plus célèbres photographes du monde du rock, publie un beau livre de photos "Jim Morrison and the Doors".